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  Sommaire - Films -  A - F -  Eddie the Eagle (Id.)
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"Eddie the Eagle (Id.) " de Dexter Fletcher

 

Scénario : Sean Macaulay & Simon Kelton, d’après une histoire de Simon Kelton
Avec : Taron Egerton, Hugh Jackman, Jim Broadbent, Jo Hartley & Christopher Walken
Distribué par 20th Century Fox - 105 mn - Sortie le 4 Mai 2016 - Note 8 /10
« Inspiré d’une histoire vraie », qu’il est dit. Tout juste, celle d’un jeune britannique, naïf, voulant à tout prix montrer que malgré ses faiblesses, il pouvait être le plus fort, et qu’il arriverait à vivre son rêve : devenir un champion olympique. Il s’appelle Eddie Edwards, enfant, il porte un exosquelette sur sa jambe droite, il ne vit qu’au travers de tous ses héros sportifs dont il souhaiterait devenir un jour un égal. Mais plusieurs sports lui sont refusés, jusqu’à ce qu’il découvre le ski. Et Eddie a une volonté de fer, voire d’acier trempé, il s’entraine, persiste, et arrive à décrocher quelques médailles, à être dans les sélectionnés… Mais les sélectionneurs olympiques britanniques, eux, ne veulent pas d’un plus volontaire que tous, ils veulent des symboles parfaits. Et Eddie se voit évincé de l’équipe. Et il découvre une autre spécialité, le saut à ski. Pour Eddie, cette discipline sera la sienne. Et il arrivera à dépasser les sarcasmes et autres cynismes du comité anglais pour enfin appartenir à une équipe olympique. Et quand on lui mettra des limites revues et corrigées au dernier moment, Eddie par son entêtement associera à son rêve un ex-champion déchu, Bronson Peary, qui sera impressionné par Eddie au point d’accepter d’être son coach sportif jusqu’au final aux Jeux Olympiques d’hiver de Calgary en 1988.
Ca fait sourire, ça rappelle « Rasta rocket » et pour cause, cela se passa aussi à Calgary, et il y est même fait allusion en clin d’œil à un moment du film. Et c’est justement « Rasta Rocket » vu un soir en famille par Matthew Vaughn qui poussa ce dernier à vouloir produire une histoire similaire, pour changer un peu des super-héros définitivement trop super, au point de lasser – mais ceci est un point de vue personnel… - et qui se souvint du cas d’Eddie Edwards, un doux-gentil rêveur qui réussit à concrétiser son rêve, malgré un comité sportif bien décidé à l’écarter des J.O. En soi, un projet similaire demeure dans une logique des personnages que Vaughn aime bien, ces outsiders bien plus doués et persévérants que ceux qui ont tout trop facilement. Une fois le projet lancé, la présence d’une star – Hugh Jackman – lui aussi enthousiasmé par le projet, ne restait plus qu’à trouver l’interprète d’Eddie dans un temps, et facilement, Vaughn pensa au héros de son excellent « Kingsman », à savoir le jeune Taron Egerton simplement parfait une nouvelle fois ici, et chercher qui dirigerait le film, et ce fut un acteur, Dexter Fletcher, vu dans plusieurs productions de Vaughn, mais surtout réalisateur de deux films qui ne passèrent pas inaperçus, à savoir « Wild Bill » (pas vu), et surtout « Sunshine in Leith », excellente comédie musicale d’une originalité et d’une légèreté qui vous ferait renouer avec le genre. Manque de bol, à part un passage au Festival de Dinard il y a deux ans, le film est inédit chez nous. Ouais, la vie heureuse des écossais de Leith (un quartier d’Edimburgh), ben ça n’aguiche personne ! Bref, c’est donc Fletcher qui prend les rênes du projet, et qui mène à bout l’entreprise pour un résultat léger, au sourire communicatif, drôle, prenant, émouvant, pas le chef-d’œuvre du siècle sur le sujet, mais le genre de belle et bonne histoire qui vous ferait voir du soleil en sortant de la projection alors qu’il fait un temps de chiottes dehors ! C’est ça, « Eddie the eagle », une histoire vraie, pas prétentieuse pour deux ronds, menée à bien par un ensemble de personnes qui y veut y croire et qui rend hommage à un héros ordinaire, un type qui voulait prouver qu’il y arriverait un jour, qui hurla de joie quand il réussit à mener à bien son exploit, le seul exploit britannique de son équipe qui ne comptait que lui dans sa discipline, même si il ne monta jamais sur le podium car il termina dans les derniers mais pour lui, il était le premier. Et quand une telle histoire est recrée avec passion par ses acteurs, un réalisateur qui arrive à être inventif et respectueux, et un producteur qui connait plus que bien son métier, on obtient une très chouette surprise bien meilleure que de grosses productions sans saveur car dépourvues d’un humanisme que seul un « Eddie the eagle » peut encore susciter si naturellement et simplement.

Stéphane THIELLEMENT



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