6,5/10

La série des aventures de Marc Stone, du SSPP (Service de Surveillance des Planètes Primitives) a fidélisé tant de lecteurs que le Fleuve Noir en fit une collection spécifique en 1998, le temps de quelques titres si mal distribués qu’ils furent introuvables par les amateurs. Le héros reprend du service en 2003, aux Editions de l’Officine qui proposent deux aventures, celle qui fait l’objet de la présente chronique et L’Épée de lumière. D’autres titres sont prévus pour 2004. Marc Stone et Ray l’androïde, de retour de mission, ne peuvent goûter un repos mérité. En effet, Elsa Swenson, la belle compagne du héros est morte dans un accident sur une lointaine planète. Marc se rend sur place. Il assiste au procès expéditif du sauvage surpris sur les lieux du drame, un lance-roquette à la main. Mais Ray décèle de grosses erreurs dans les traductions des quelques propos de l’accusé. Il n’en faut pas plus pour lancer les limiers. Ils font évader l’assassin présumé et le raccompagnent dans sa tribu en violant la loi de non-immixtion. Ils sont confrontés alors à une attitude incompréhensible des primitifs. Ray découvre que ceux-ci sont manipulés par une redoutable entité. L’amateur de pure aventure peut se régaler car l’auteur connaît son métier sur le bout des doigts. Il sait organiser l’action, donner un mouvement, faire durer le suspense. Les règles du genre sont respectées. La galerie des personnages aux caractères types, depuis le fonctionnaire corrompu, le cadre prêt à tout pour satisfaire son ambition, les méchants de service jusqu’à la belle égérie, est au rendez-vous. Si l’intrigue ne laisse planer aucun doute sur l’issue, les voies pour atteindre le succès sont tortueuses et malaisées. Il « en bave le Marc », même secondé par un androïde comme Ray, qui est quasiment un Surhomme. Derrière cet apparent manichéisme, l’auteur s’attache à présenter une histoire construite autour de la nature humaine et de sa nécessaire évolution naturelle, même si... On a vu suffisamment les effets pervers de chocs entre des civilisations. Recherche sans Espoir relate une histoire à prendre au premier degré, qui rappelle les grands moments des feuilletons où, en deux cents lignes, le héros échappait cinq fois à la mort. Cela dit, il est agréable de renouer, ainsi, avec l’aventure à l’état pur.

Serge Perraud

Recherche sans espoir, Jean-Pierre Garen, Éditions de l’Officine, collection Fantastic Fiction, janvier 2003, 232 pages, 7,50 euros.