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Scénaristes : Corin Hardy & Felipe Marino
Avec : Joseph Mawle, Bojana Novakovi, Michael Smiley, Michael Mcelhatton, Gary Lydown
Distribué par OCEAN FILMS
97 mn - Sortie le 30 Mars 2016 - Note : 6/10
Adam Hitchens travaille pour une organisation écologiste chargée de recenser les endroits devant être préservés et protégés du modernisme destructeur d’endroits encore sauvages. Avec sa femme et sa fille, ils partent s’installer en plein cœur d’une forêt irlandaise, dont la beauté est jalousement et férocement entretenue par les villageois locaux. Mais très vite, d’étranges évènements frappent la famille, et les villageois semblent extérieurs à ces manifestations. Au fur et à mesure, Adam va découvrir que cette forêt abrite d’étranges créatures qui font tout pour défendre leur habitat naturel.
Ca fait très « petit film d’horreur », et c’est ce qu’est ce « Sanctuaire ». Pas désagréable du tout mais manquant de rigueur et d’ambition. Ainsi, ces créatures sont censées défendre leur « home sweet home ». Pourquoi ne ressent-on que rarement ce sentiment ? Pourquoi par moments le scénario s’égare vers d’autres enjeux complètement fantastiques et horrifiques, où le but premier suggéré n’apparait finalement plus tant que ça comme ligne directrice… C’est sur ces points là que le bât blesse vraiment dans « Le sanctuaire », car autrement, il faut l’admettre, l’ensemble s’avère des plus réjouissants. Tout simplement parce que dans un premier temps, qu’est-ce que ça fait du bien de voir un petit shocker surnaturel, tourné limite à « l’ancienne », avec des monstres, une ambiance, une photographie raffinée participant au climax du film, etc… Et surtout bien filmé, pas en mode « found footage » devenu aujourd’hui synonyme de ringardise et limite d’arnaque (voir « The gallows » par exemple, et pire que tout, les « Paranormal activity » !... Irregardable une seconde fois !), mais plus normalement, soignant chaque plan, chaque cadrage, participant réellement à l’ambiance que suscite cette histoire, dans des paysages sauvages et donc propices à la matérialisation de vieilles croyances folkloriques locales. Sauf que, et là, on rejoint le point faible du film, un manque de rigueur quant à ces légendes empêche l’immersion totale dans l’histoire, et de ce fait, nous laisse du coup un peu à l’extérieur, en retrait de toute implication dans le mécanisme de peur suscité par le scénario. Alors oui, par les temps qui courent, un tel petit film d’horreur en sortie salles fait du bien, mais ce n’est pas non plus le film qui relancera le succès du genre en salles. Et pour un premier film, Corin Hardy montre de réelles aptitudes et qualités, et comme il adore le genre, on espère simplement que son prochain sera encore meilleur. Et en attendant, il faut donc juste considérer « Le sanctuaire » comme un en-cas, agréable au goût, pas inoubliable, et dont on ressort avec cette impression que le film est passé à côté de quelque chose. Et du coup, nous aussi.
Stéphane THIELLEMENT
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