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  Sommaire - Films -  M - R -  Room (Id.)
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"Room (Id.) " de Lenny Abrahamson

 

Scénariste : Emma Donoghue, d’après son roman
Avec : Brie Larson, Jacob Tremblay, Joan Allen, William H. Macy, Sean Bridgers
Distribué par Universal Pictures International France
118 mn - Sortie le 9 Mars 2016 - Note : 5/10
A la base, un des plus sordides et abominables faits divers de ces dernières années, celui d’une jeune femme, Elizabeth Fritzl, séquestrée et violée par son père pendant 24 ans, et sept enfants naquirent de ce cauchemar. La romancière Emma Donaghue reprend les bases pour son roman, « Room », avec une femme, enlevée, séquestrée et violée pendant des années, vivant cloitrée dans une pièce devenue son univers, et y élevant son fils né de cette liaison forcée jusqu’à ce qu’elle réussisse son évasion. Mais comment peut-on se retrouver dehors après toutes ces années volées ? Comment retrouver une vie normale quand tous ceux qui vous entouraient ont continué de vivre ? Et comment faire découvrir à un enfant un autre monde plus vaste et humain et vivant que celui délimité par une pièce et un vasistas en guise d’ouverture sur l’extérieur ?
Un sujet difficile pour un film qui n’est pas un polar, ni même un drame, mais qui se veut plus proche d’une réalité aux airs de documentaire. Et c’est peut-être – voir certainement – là que le bât blesse. Car il est très difficile au long de « Room » de s’impliquer dans son histoire pour y être suffisamment touché au point d’en être traumatisé, l’émotion ayant du mal à trouver sa place. Et si Brie Larson, qui joue « maman » a été récompensée d’un Oscar il y a quelques jours, c’est surtout à son fils que revient le potentiel de force et de réussite du film. En l’état, le jeune Jacob Tremblay livre une prestation étourdissante, et impressionnante. Brie Larson, elle, interprète son rôle avec conviction, mais en étant vide d’émotion. Peut-être que son personnage se doit d’être ainsi, mais il s’agit aussi d’un film qui doit véhiculer un quelque chose pour qu’on y croit, qu’on soit horrifié par cette affaire. Le gamin y arrive, pas la mère. Maintenant, peut-être tout cela est-il dû aussi à son metteur en scène, un cinéaste irlandais à qui on doit des œuvres aussi impérissables que « Garage » et dernièrement « Frank » où Michael Fassbender se baladait pendant deux heures avec une énorme fausse tête sur lui, pour faire exister un handicapé mental fan de musique et qui se prenait pour un génie : déjà les prémices d’œuvres dont on s’extirpe plombé sans aucune autre réaction… Bref des films durs à voir, tant ils sont rébarbatifs, et ce n’est pas « Room » qui va y changer quelque chose, le film étant trop froid, trop clinique, trop distant du spectateur pour le toucher par ce qu’il raconte et montre.

Stéphane THIELLEMENT



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