Pour Bowbaq, la magie faisait partie des choses jugées impolies par son peuple. Non conformes. Dangereuses. Son existence n’était pas mise en doute, mais le pouvoir était craint et respecté, au même titre que les dieux, les démons et les animaux sacrés.

Les hommes et les femmes les plus sages des royaumes connus accompagnèrent Nol l’étrange dans un voyage sur l’île de Ji. 118 ans plus tard les descendants des Émissaires sont soudainement massacrés par la secte des Assassins de Zuü.
Le petit groupe de rescapés qui s’est constitué cherche à survivre, mais également à comprendre le motif de cette extermination programmée.
Au sein des héritiers survivants Grigàn le guerrier Ramgrith éprouve des raisons légitimes de s’inquiéter. En effet il est le seul à savoir combattre. La carrure du géant Bowbaq pourrait constituer un atout précieux. Hélas ce colosse est pacifique. Quant à Rey le comédien (qui affirme n’exercer aucune activité malhonnête... comme le prouve l’abri qu’il vient de leur trouver dans le repaire d’un contrebandier de sa connaissance) peut-on lui faire confiance ? Le jeune Yan est sans doute doué pour quelque chose, mais lui-même ne sait pas trop de quoi il s’agit. Inutile de demander à Corenn la matriarche de porter les armes. Par contre sa nièce Léti peut être prise comme apprentie. Évidemment il lui reste une très longue formation avant qu’elle soit inquiétante pour leurs ennemis. Curieusement Coreen vient d’annoncer qu’elle prenait également un apprenti en la personne de Yan. Dans quel domaine ? La magie. Bon, le peuple des Ramgriths ne croit pas à la magie, mais Grigàn a déjà rencontré plusieurs personnes possédant ce pouvoir. Et lors d’un combat précédent une arbalète maniée par un de leurs ennemis s’était mystérieusement brisée. Grigàn reconnaît donc la compétence de Coreen. A-t-elle d’autres idées ? Oui, elle veut négocier avec leurs ennemis. Il suffit d’entrer en contact avec eux. Ben voyons... par surprise et afin d’obtenir quelques informations sur l’identité de leur commanditaire. Il suffit juste de survivre à l’entretien. Une solution originale, mais on en reste toujours au problème du manque de combattants dans leur groupe face à ces tueurs expérimentées munis de dagues empoisonnées. Certes, mais existe-t-il une autre solution ?
Ce deuxième tome de cette saga où les Héritiers se déplacent continuellement pour survivre à leurs ennemis donne l’occasion de découvrir la complexité des royaumes, de leurs coutumes et de la magie.
Les liens entre personnages, que ce soit au sein des Héritiers ou de leurs adversaires, sont également révélateurs de leurs personnalités, particulièrement en ce qui concerne les liens conflictuels (n’est-ce pas Rey ?).

Damien Dhondt

Auteur : Pierre Grimbert _ Le Secret de Ji tome 2 : Le Serment orphelin _
Edition Mnémos _ novembre 1996 _ Inédit, poche, 468 pages _ 7,50 euros
Edition J’ai Lu _ mai 2003 _ Réédition, poche, 669 pages _ 9,50 euros
Edition Baam _ octobre 2011 _ Réédition, moyen format, 413 pages _ 12 euros