Avec : Jauris Casanova, Hélène Seuzaret, Benjamin Boyer, Laure Gouget
Sortie le 16 septembre 2015

Voici ce que déclare le réalisateur sur le site officiel du film : «  (…) aujourd’hui, la simple juxtaposition de science fiction et de cinéma français prête à sourire. Il n’y a pourtant ni contresens, ni blasphème à inviter le genre le plus populaire de la planète dans notre pays. Juste quelques préjugés à faire sauter. J’ai donc imaginé l’inévitable rencontre entre nous et notre univers, ce qui reste de nous, ce qui change. Avec la conviction que l’immensité ne nous écrasera pas, que nous lui donnerons du sens, que nous nous adapterons, et que nous mangerons, un jour prochain, une bonne potée entre la Voie Lactée et Andromède… »
Que le lecteur de cette chronique permette que j’adhère entièrement à cette citation ! Il n’est pas dans les règles de l’art du chroniqueur de se saisir de ce qui dit le créateur sur son œuvre, mais permettez-moi l’exception.
Ce film est formidable. Voilà : formidable ! Comme dans la chanson, répétons-le à l’infini !
Il est d’abord entièrement basé sur la théorie de la relativité et ses développements ultérieurs. Mais n’ayez pas peur (Evangile selon Matthieu chapitre 17, verset 7). Non n’ayez pas peur, tout est à la portée de tout le monde.
Ensuite, les décors sont très sobres. Au début, je me suis dit : « C’est par manque de moyens… » Effectivement, sans doute, mais combien de chefs-d’œuvre du cinéma ne l’ont été que parce qu’ils manquaient de moyens ? Et c’est le cas ici. Cette sobriété est charmante, envoûtante. On est centré sur les personnages qui sont magnifiquement joués par les acteurs. Ces personnages transcendent le contenu scientifique du film car ils le vivent, que ce soit celui qui y croit, et celui qui n’y croit pas…
Au départ, le psy de l’équipage explique : alors qu’ils vivent un délai de deux semaines de voyage dans le vaisseau, « à l’extérieur » il s’est passé deux ans depuis qu’ils sont partis. « A l’extérieur » n’est pas exact car l’expression n’a pas de signification, il fallait préciser le référentiel : la Terre, sur la Terre, les gens ont vécu deux ans. Mais c’est mieux de l’avoir dit comme ça : c’est plus simple.
Au début du film, alors que les dialogues sont prégnants, j’ai pensé à du Jean-Luc Godard. Mais rassurez-vous, ce film n’est pas chiant, il est magnifique.
Ils rejoignent un trou noir avec son « horizon des événements ». Mais il y a eu un incident et le paradoxe temporel s’accentue : en trois semaines ils ont parcouru 50 années-lumière !
En fin de compte ils se retrouvent à plus de 10 000 années-lumière.
Mais cela ne les empêche pas (ils sont cinq : deux femmes et trois hommes) de faire chacun leurs petits trucs dans leur coin.
« Nous sommes les cinq représentants d’une espèce disparue ! » S’exclame un personnage.
Ensuite, le débat devient philosophique : « faut-il rentrer ou ne pas rentrer ? » Le conflit s’installe. L’hypothèse avancée par le personnage le plus mystérieux est simple : y a-t-il une piste, un chemin qui permet de « circuler » dans l’univers, en termes de milliers d’années lumières, d’un trou noir à l’autre ? Vers un Grand Tout ou un Grand Rien ? Si c’est le cas, ce ne peut pas être un hasard ! « Quelqu’un l’a tracé ! » Et si cela avait la Terre pour origine ?
Ce film est excellent. Très excitant. Je lui souhaite un ENORME succès. Contribuez-y en allant le voir. De la superbe SF !

Alain Pelosato