On survole la Chine. Notre Tibet est tout là-bas, au sud, grand comme cinq fois la France. Il a été déchiqueté, morcelé, découpé par les Chinois, mais il n’empêche qu’il est toujours là.
Pendant cinq ans Lodrö Nyima Français d’origine tibétaine s’est entrainé avec acharnement au tir à l’arc pour participer à la finale olympique à Pékin, en août 2008. Mais trois mois avant l’épreuve sa fille Yangchen reçoit la visite d’un Tibétain menaçant. Il l’informe qu’elle est la seule personne à pouvoir empêcher la mort de son père : « Je te donne cinq heures pour sauver ton père. Cinq heures et cette enveloppe… ».
Pendant cinq heures l’adolescente de treize ans va courir dans Paris en s’efforçant de résoudre une énigme que lui a laissée le futur assassin.
L’auteur de science-fiction Éric Simard avait déjà transposé l’invasion du Tibet par les Chinois dans son roman "Les Aigles de pluie". Ici le contexte (celui de l’année 2008) est plus réaliste, mais également instructif. Alors que la jeune héroïne explore Paris son père répond aux questions des journalistes révélant ainsi la tragédie du peuple tibétain.
Les romans d’Éric Simard sont également riches en personnages sombres et tourmentés. Ici ce rôle est tenu par Cho : aigri de ne pas avoir obtenu le coeur de la femme dont il est amoureux il s’est mis au service de l’envahisseur. Ayant fait allégeance à ceux qui ont tué la femme qu’il aime il persévère dans le mal, la seule chose qu’il lui reste.
Damien Dhondt
Auteur : Éric Simard, Illustration : Marie Diaz _ Cinq heures pour le sauver _ Edition Oskar, collection jeunesse _ avril 2008 _ Inédit, poche, 160 pages _ 11,95 euros