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  Sommaire - Films -  G - L -  La Promesse d’une vie (The Water Diviner)
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"La Promesse d’une vie (The Water Diviner) " de Russell Crowe

 

Scénariste : Andrew Knight & Andrew Anastasios
Avec : Russell Crowe, Olga Kurylenko, Yilmaz Erdogan, James Fraser
Distribué par Universal Pictures International France
111 mn - Sortie le 15 Avril 2015 - Note : 4/10

Pourquoi pas, d’autres l’ont fait avant lui. Russell Crowe, l’inoubliable Maximus de « Gladiator », si impérial dans « Master & Commander », impressionnant dans « L.A. Confidential », excellent dans le méconnu et injustement mésestimé – car il a fait mille fois pire – « de l’ombre à la lumière », bref l’acteur Russell Crowe passe derrière la caméra. Un sujet ambitieux, ample, peut-être pas le plus aisé comme débuts dans la réalisation et la mise en scène…
Suite au suicide de sa femme qui ne supportait pas la perte de leurs trois fils lors de la bataille de Gallipoli, Joshua part en Turquie pour honorer la dernière promesse qu’il lui fit ; ramener sur la terre australienne les dépouilles de ses enfants. Se rendant sur le site le plus meurtrier où justement britanniques et turcs ont décidé d’unir leur efforts pour rendre à leur familles des souvenirs de leurs enfants ou maris morts au combat, Joshua va découvrir les vrais visages de la guerre, du Bien et du mal, en même temps que l’opportunité pour lui de prendre un nouveau chemin.
Gallipoli, sanglante bataille de la première guerre mondiale, a été portée à l’écran par Peter Weir dans un film du même nom avec le tout jeune Mel Gibson. Une œuvre riche, forte, magnifique, émouvante et dure. Que Russell Crowe jette son dévolu sur cette histoire – tirée de faits réels, petite touche de véracité oblige… - peut se comprendre, lui qui a été au cœur de films aux sujets aussi forts. Sauf que pour mener à bien un tel projet, il faut des moyens, et surtout un grand talent. Et les deux pêchent dans « La promesse d’une vie ». Déjà, tout semble minimaliste, surtout la partie se déroulant en Turquie, limitée à un terrain, l’hôtel ou Joshua rencontre en une jeune veuve l’espoir d’un nouveau départ, et les scènes de bataille définitivement dépourvues de puissance. Et là on rejoint les qualités de Crowe derrière la caméra, qui ont du mal à trouver leurs marques. Le film ressemble plus à un exercice bien traité mais sans âme, sans ce regard qui donne toutes les émotions qui font qu’on sent que le simple et génial acteur se révèle être aussi un « director » digne de ce nom. Et Rusell Crowe n’est donc ni Kevin Costner, ni Mel Gibson, et encore moins un Clint Eastwood. Alors oui, il a passé le test, mais il peut-être eu aussi une folie des grandeurs qui n’avait pas les épaules suffisamment larges pour mener à bien un tel projet. Costner l’avait, mais Eastwood et Gibson ont fait plus modeste à leurs débuts. Russell Crowe aurait dû garder ce scénario pour plus tard, et s’essayer sur un film plus modeste. L’essai n’est pas concluant, mais il a peut-être révélé en Crowe l’envie de continuer et qui sait, d’y arriver pour son second passage derrière la caméra.

Stéphane THIELLEMENT



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