Après l’adaptation au cinéma « d’Albator », le corsaire de l’espace » pour laquelle je reste très réservée, c’est cette fois avec les légendaires « Chevaliers du Zodiaque » Saint Seiya (Un monument du manga dont les séries depuis 1986 traversent les années sans rien perdre de leur charme...) que la Toei Animation nous revient, semblant avoir décidé d’adapter sur grand écran tous les héros de notre enfance (qui ne se souvient du Club Dorothée et de nos rendez-vous du mercredi devant le petit écran...) peut-être pour conquérir une nouvelle génération.
Lorsqu’il créa Saint Seiya, l’idée du mangaka japonais Masami Kurumada était de concilier la mythologie grecque avec l’astrologie mais également avec des rappels de la philosophie orientale : Bouddhisme, hindouisme etc.... idée inédite et extrêmement originale. Alors, qu’en est-il de cette adaptation ?
L’histoire : Au commencement existait une Déesse chargée de protéger la Terre : Athéna, gardienne de l’équilibre, qui fut cachée des Forces du Mal. Mais aujourd’hui sa vie est menacée... Seiya et les Chevaliers de Bronze vont alors endosser leur armure car ils sont les protecteurs d’Athéna : les Chevaliers du Zodiaque, et pour
sauver leur Déesse et l’avenir de la Terre, ils vont devoir atteindre le Sanctuaire du Grand Pope et y affronter sa légendaire armée des douze Chevaliers d’Or. La plus grande bataille des Chevaliers du Zodiaque débute aujourd’hui...
Comme pour « Albator », le développement de la première partie est mal exploité : ça va trop vite pour qui ne connaît rien aux chevaliers du zodiaque... Difficile de s’y retrouver entre dieux grecs, trahison, maisons du zodiaque, réincarnation etc. Ce que la série nous contait en cent quatorze épisodes est ici ramené à environ quinze/vingt minutes alors on survole c’est tout et il faut se fier aux combats pour tenter d’y voir un peu plus clair (parfois sans succès). Même chose pour les personnages qui sont peu fouillés, peu développés et les dialogues, parfois navrant de niaiserie et je ne parle pas des grimaces et réparties humoristiques pas drôles du tout !
Par contre l’animation on le sait bien est le point fort des Japonais et, ici, elle est superbe et vous laisse sans voix et c’est sans aucun doute elle qui sauve le film. Les combats de chevaliers sont beaux, c’est magnifique de bout en bout et le résultat technique et visuel est bien là ; Keijchi Sato a poussé au maximum les possibilités visuelles qu’offre ici l’animation numérique. La cité de Sanctuaire et les effets de lumière sont remarquables, et les armures absolument splendides
Au final : Film partiellement réussi. Bien sûr, visuellement, on en prend plein les yeux rien qu’en voyant Seiya déclencher ses météores mais le métrage aurait mérité trente minutes de plus ce qui aurait sans doute permis de nous faire découvrir cet univers (dont une grande partie, faute de temps, a été mise de côté). Ici les héros en manquent cruellement (combattre onze méchants et condenser tout un univers en 1h30 relève d’une gageure) et même si cette fois Athéna n’est plus la potiche de la série (et c’est tant mieux), on ressent un sentiment de frustration.

Andrée Cormier