Scénario : James Gunn & Nicole Perlman, d’après les personnages créés par Dan Abnett & Andy Lanning
Avec : Chris Pratt, Zoe Zaldana, Dave Bautista, Michael Rooker, glenn Close, Bradley Cooper, Vin Diesel.
Distribué par The Walt Disney Company France
121 mn - Sortie le 13 Août 2014 - Note : 8/10

Les Marvel se suivent... mais ne se ressemblent pas tout le temps. La preuve avec cette nouvelle production, adaptation d’un comic peu voir pas connu du tout, mais qui a l’énorme mérite d’assumer enfin complètement ce que chez d’autres - dernier « Iron Man » ou « Thor » par exemple, ou plus simplement, « Avengers » - il était parfois difficile de supporter à savoir un humour envahissant et lourdingue, des personnages auxquels on ne s’attache guère... Tout cela se retrouve dans ces « Gardiens de la Galaxie » mais sous la gouverne d’un trublion connu pour avoir livré il y a quelques années un complètement barge film d’horreur drôle, « Horribilis » - pas parfait mais au capital sympathie finalement élevé ! - ainsi qu’une étrange parodie sérieuse de super-héros, « Super ». Bon, James Gunn a aussi écrit les scénarios de « ScoobyDoo » le film. Hé, faut bien vivre ! Mais aujourd’hui, le bonhomme se retrouve aux commandes d’une production de près de 200 millions de dollars et on lui laisse les coudées (presque) franches. Ca se sent, ça se voit, et dans le paysage actuel Marvel, exception faite de « Captain America » ou « X-Men days of future past », force est de reconnaitre que certains éléments restaient en travers de la gorge. Là, qu’importe : c’est voulu ainsi, c’est donc assumé et du coup, on y prend un certain pied.
Peter Quill perdit sa mère très jeune. Effondré de chagrin, il s’enfuit et se fit enlever par des extra-terrestres ! Aujourd’hui, celui qui se fait appeler « Star Lord » est un aventurier voleur qui se retrouve malgré lui « enchaîné » à un groupe de hors la loi aussi uniques et immoraux que lui : Gamora, redoutable chasseresse à la peau verte, Rocket, un raton-laveur chasseur de primes et son acolyte Groot, une sorte d’humanoïde végétal, et Drax, colosse au cerveau de poisson-rouge. A priori, rien en les destinait à se croiser et encore moins à s’unir pour défier Ronan, sinistre conquérant voulant pulvériser le plus de planètes possible. Mais à eux cinq, le combat va prendre une autre tournure, et la Galaxie n’est pas prêt d’être éliminée par un tyran psychopathe venu d’ailleurs !
Résumé un peu louftingue, mais à l’image de ce film qui, après une excellente scène qui renvoie aux années d’or d’Indiana Jones, bifurque vers le film d’aventures stellaires inédit, à l’action non-stop, et surtout qui ne se prend jamais, mais vraiment jamais au sérieux. Et là, pour une fois, le choix d’un James Gunn est une excellente chose. On ne retrouve pas le fiasco d’un « Thor » signé Kenneth Branagh ou autres « Spiderman » signés d’un british rigoureux, les deux essayant de jongler avec ces ingrédients qui sont aujourd’hui propres aux productions Marvel - et tant que le succès durera, ça continuera ; par contre, quand ça se vautrera, faudra changer le fusil d’épaule les gars ! - à savoir de l’humour lourdingue conjugué à un rythme et une démesure qui ne cesse de repousser les limites au détriment de l’histoire. Gunn lui, s’intéresse plus aux personnages, et encore une fois, assume d’en faire des losers car voulus ainsi, cautionne le parti-pris d’humour très prononcé mais qui tient la route au vu de ce qu’on voit : déjà, un raton-laveur qui parle, jure, et mitraille comme Rambo, hein, ça n’appelle pas une suite philosophique et prise de tête ! Alors, oui, on s’amuse, la détente est le mot d’ordre et on se laisse embarquer dans une virée menée à la vitesse d’un rollercoaster qui crée un film finalement bien meilleur que les « Avengers » - qui se « sinistrent » à chaque nouvelle vision -, et qui arrive à faire du neuf et de l’inédit dans un mix réussi de science-fiction, aventures, action et humour. Et bouder un tel plaisir sans même y goûter serait idiot car quelque part, ce serait passer à côté de quelque chose de différent, tout simplement !

Stéphane THIELLEMENT

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