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  Sommaire - Films -  M - R -  Mister Babadook (The Babadook)
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"Mister Babadook (The Babadook) " de Jennifer Kent

 

Scénario : Jennifer Kent
Avec : Essie Davis, Noah Wiseman, Daniel Henshall, Barbara West
Distribué par Wild Bunch Distribution
94 mn - Sortie le 30 Juillet 2014 - Note : 1/10
Prix du Jury, Prix du Jury Jeunes, prix du Public, Prix de la Critique GERARDMER 2014

Il y a deux ans, « Mama » gagnait le Grand prix au Festival de Gerardmer, et ce malgré des critiques assez mitigées. Pourtant, c’était - malgré quelques menus défauts - amplement mérité. Aujourd’hui, le grand vainqueur de l’édition 2014 arrive d’Australie, auréolé d’une flatteuse renommée glanée entre autres à Sundance. Pour mémoire, « Blair Witch Project » fut aussi sélectionné à Sundance, et ce n’est pas le chef-d’œuvre du siècle passé... Ce qui signifie que pour « Mister Babadook », c’est la même chose. En pire.
Amélia élève seul son jeune fils de six ans, Samuel. La naissance de ce dernier est arrivée dans un drame, à savoir un accident de la route lors de son transport à la maternité qui couta la vie à son mari. Depuis, Amélia rejette quelque part ce fils qu’elle rend responsable de son deuil qu’elle n’arrive toujours pas à exorciser. Et Samuel est aussi un enfant difficile. Un jour, elle découvre un livre arrivé devant sa porte elle ne sait comment, « Mister Babadook », qu’elle commence à lire chaque soir à son fils. Mais Samuel prend peut, et affirme que Mister Babadook est le croquemitaine qui se cache dans sa chambre. D’abord agacée, Amélia finit par être troublée par la conviction de Samuel, d’autant plus que d’étranges faits surgissent chez elle. Au point de se demander si Mister Babadook ne serait pas sorti du livre...
On reproche à certains films fantastiques de ne pas être fantastiques. La violence ou l’étrangeté de certaines situations suffisant à apposer cette étiquette. C’est complètement le cas de « Mister Babadook », qui n’est rien d’autre qu’un drame familial sur la difficulté d’élever un enfant pour une femme seule et fragile psychologiquement. Sauf qu’en plus, les éléments fantastiques prennent ici un air de carton-pâte - au sens propre en plus - avec la concrétisation et la matérialisation de ce mystérieux croquemitaine. Tout cela en plus étant expliqué dans le livre de chevet de Samuel. Aucune surprise donc, on ne fait que suivre pendant une heure ce qu’on a pu lire en deux secondes. Et c’est tout, ça crie, c’est platement filmé, mis en scène sans réelle créativité, même si l’inspiration provient définitivement de ces films expressionnistes allemands d’avant-guerre, qui sont donc repris ici pour simuler un fantastique plus « réaliste ». Entre « ça » et le drame de la maternité refoulée, tout est dit pour ce Mister Babadook qui a comme unique qualité celle d’énerver rapidement. En comparaison, le sujet mère-enfant avait mille fois mieux traité en quatre fois moins longtemps par Christopher Smith dans « Triangle ». Voilà, si vous avez vu « Triangle » - remarquable shocker d’épouvante maritime -, vous comprendrez ce que je veux dire. Autrement, « Mister Babadook » réitère le fiasco de jugement du très mauvais « Baby call » primé également à Gérardmer. Heureusement qu’entre les deux, il y eut « Mama » pour redresser la barre. Et en ce qui concerne le « grand » vainqueur 2014, il peut s’oublier très vite et pour toujours.

Stéphane THIELLEMENT



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