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  Sommaire - Films -  G - L -  La Planète des singes : l’affrontement (Dawn Of the Planet Of The Apes)
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"La Planète des singes : l’affrontement (Dawn Of the Planet Of The Apes) " de Matt Reeves

 

Scénario : Mark Bomback, Rick Jaffa & Amanda SIlver.
Avec : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell, Kodi Smit-Mcphee, Toby Kebbell.
Distribué par 20th Century Fox - 128 mn - Sortie le 30 Juillet 2014 - Note : 10/10

Et l’été du retour des blockbusters s’achève en beauté. La suite du déjà excellent « La planète des singes : les origines » n’est ni plus ni moins que supérieur à son prédécesseur, au point d’en être quasiment parfait et de nouveau, de mériter ce qualificatif de chef-d’œuvre. Car si le roman initial de Pierre Boulle a bien été traité au cinéma, jamais il n’a été aussi bien respecté et (ré-)adapté qu’avec ces deux films. Au point aujourd’hui, avec un scénario remarquable, des effets spéciaux extraordinaires, et surtout une interprétation dominé par un Andy Serkis qui révolutionne à chaque nouveau film la force de la performance-capture, et le tout cimenté par la réalisation et la mise en scène d’un Matt Reeves qui confirme tout le bien qu’on pensait de lui avec son remake (inutile mais réussi) de « Let me in », de donner une puissance à une séquelle qu’on attendait impatiemment et en même temps, patiemment, espérant voir le même niveau que le précédent film. C’est raté, car c’est encore plus puissant, plus fort, plus parfait.
Les singes devenus plus intelligents ont peu à peu commencé à installer une société, dirigée par César. Les humains ont quasiment disparus, suite au virus ayant décimé l’humanité quelques années auparavant. Pourtant, un jour, un petit groupe surgit au milieu des montages des singes. Ils tentent de trouver l’endroit qui pourrait aider les survivants à profiter encore des avantages de l’électricité. Leur leader, Malcolm, arrive à installer un dialogue avec César. Mais dans chaque camp, les rivalités de pouvoir et de peur dominent l’intelligence d’une harmonisation de l’ensemble des races. Une guerre va éclater qui n’aura qu’une issue : la dominance terrestre de l’espèce la plus forte.
Dès le début du film, le ton est donné : nous évoluerons au milieu de la nouvelle société érigée par ces singes supérieurs menés par César. Quelques rattachements au passé, au film d’avant, mais pas plus : peu de dialogues évolués, juste la découverte de leur langage, fait de signes et de nos mots à nous, des mots humains. Ensuite, un premier contact avec des survivants, la reconnaissance mutuelle, la redécouverte de valeurs de base, des sentiments, puis la colère, la haine, la violence. En quelques scènes, en quelques personnages, Matt Reeves et ses scénaristes nous font exister cet univers du futur, apocalyptique et plein d’espoir. Le tout en faisant co-exister le spectaculaire d’une Terre dévastée redevenue sauvage et primale et de simples contacts entre deux espèces devenues égales dans la survie. Et de voir en certains le miroir de ce que l’homme est : un animal sauvage évolué, dans ce qu’il y a de pire et de meilleur. Ces qualités sont implacables dans le film, simplement montrées avec naturel, sans artifices excentriques. Et en parallèle, le soin apporté à la mouvance, à la gestuelle, aux comportements des singes, au travers de simples regards - Andy Serkis mériterait définitivement le premier Oscar décerné à un acteur dans ce type de rôle - achève de donner au film la puissance nécessaire pour faire croire en ce monde de demain, où l’homme finira par reculer devant la nouvelle espèce qui peut-être deviendra le berceau de la survie de tous. Et en concluant sur un plan final, monumental, d’inspiration très Frazetta, « La planète des singes : l’affrontement » - ou encore mieux sous son titre original, « Dawn Of The Planet Of The Apes » bien plus subtil que notre traduction - atteint la perfection ultime de ce qui ne peut qu’être qualifié que de chef-d’œuvre.

Stéphane THIELLEMENT



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