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  Sommaire - Films -  G - L -  Godzilla (Id.)
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"Godzilla (Id.) " de Gareth Edwards

 

Scénario : Max Borenstein
Avec : Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe, Elizabeth Olsen, Juliette Binoche, David Strathairn
Distribué par Warner Bros. France
123 mn - Sortie le 14 Mai 2014 - Note : 10/10

Pourtant, il y a quelques menus défauts quant aux personnages, à la narration... Mais vraiment de menus défauts. Car autrement, en soi, « Godzilla » constitue le vrai blockbuster par excellence, le film qui vous colle au fauteuil pendant deux heures, vous prend littéralement aux tripes sans vous lâcher jusqu’à son final apocalyptique (San Francisco revit une hécatombe supérieure à celle du tremblement de terre de 1906 !). Et derrière cette somptueuse réussite, Gareth Edwards, jeune prodige d’un film pourtant mitigé quant à sa réussite (le mélange romance - film de monstres extra-terrestres - héros malgré lui n’était pas des plus homogènes) mais qui là encore stupéfiait par le sens inné du bonhomme à savoir impliquer des effets spéciaux titanesques dans son histoire et surtout au vu d’un budget de misère.
Revenons à « Godzilla » : fin des années 90, une centrale nucléaire nippone subit une catastrophe hors-normes, officiellement due à une fuite, officieusement à autre chose, une créature venue du fond des âges et continuant de se nourrir de radioactivité comme en ces temps où la Terre fut frappée par un météorite géant. Vingt ans plus tard, la créature qui avait été cachée se réveille, détruit tout ce qu’elle peut, en appelle une seconde, à laquelle se greffe un autre secret mondial bien gardé : ce n’était pas la première fois, et une autre créature va ressortir des profondeurs océaniques, et l’humanité est en passe de subir le commencement de la fin.
Respectueux, - par la force des choses aussi, de l’univers « Godzilla » créé par la Toho dans les années 50, ce remake enfin digne de ce nom - oubliez, c’est très facile, l’immonde chose signée Roland Emmerich avec Jean reno et ses vannes made in France - brasse autant les intérêts humains, les conflits mondiaux et personnels, que les véritables enjeux de films de monstres surdimensionnés et qui réduisent tout sur leur passage en décombres sans faire cas des milliers de victimes collatérales. Un peu comme si tous les défauts des autres films avaient été pointés afin de ne pas recommencer les mêmes erreurs. De plus, les bases de l’histoire prennent racine sur des bases crédibles, scientifiques, qui permettent de voir l’histoire autrement. La peur du nucléaire, le mystère de l’extinction des géants de la préhistoire, les secrets d’état bien cachés, etc... Et les points de vue de mise en scène, de réalisation sont vrais, pris à bras le corps par quelqu’un qui refuse de se laisser bouffer par la démesure technologique. Non, Gareth Edwards demeure seul véritable maitre à bord, et garde bien la barre en mains. Ne reste plus après qu’a assembler toutes les pièces du puzzle pour arriver à construire donc ce fameux « blockbuster » que « Godzilla » réinvente littéralement, renouant avec un spectacle haut de gamme qui réconcilie le public avec le genre, gangréné ces temps derniers par du tout et du n’importe quoi se limitant à des hauts-faits de destruction massive totalement dépourvus d’émotions. Voir « The Amazing Spiderman 2 » qui va réussir à précipiter la chute des adaptations Marvel, mais ceci est une autre histoire. Non, « Godzilla » montre tous les éléments pour retrouver un pur plaisir fait de sourires, d’ébahissements, de surprises, d’émotions, de peur, bref le spectacle par excellence, intelligemment conjugué à la démesure actuelle du 7ème Art dans le domaine des effets spéciaux, ce qui s’appelle simplement le « blockbuster », qui retrouve donc ici ses plus belles lettres de noblesse.

Stéphane THIELLEMENT



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