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  Sommaire - Films -  G - L -  Last Days of Summer (Labor Day)
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"Last Days of Summer (Labor Day) " de Jason Reitman

 

Scénario : Jason Reitman, d’après le roman « Long week-end » de Joyce Meynard
Avec : Josh Brolin, Kate Winslett, Gatlin Griffith, Tobey Maguire
Distribué par Paramount Pictures France
111 mn - Sortie le 30 Avril 2014 - Note : 9/10

Fils de..., Jason reitman s’est fait son (pré)nom avec « Juno », puis « In the air ». Deux comédies douces amères qui ne cassent pas non plus trois pattes à un canard. Et puis arrive le génial « Young adult » avec Charlize Theron en écrivain prisonnière de sa vie d’adolescente et incapable de passer à l’âge adulte au point de retourner dans la ville de son enfance pour tenter d’y séduire une nouvelle fois son amour d’alors, lequel est devenu depuis un gars heureux en tout et responsable. Brillant. Et après ce coup d’éclat, arrive ce « Last days of summer » (titre français de « Labor day », ouaip... Comme disait Confucius, l’ignorance est une forme de sagesse, là on nage ne pleine sérénité !). A priori, une love-story. Sauf qu’il y a un un détenu en cavale, que ça se passe dans les années 80, qu’il y a un homicide, que... Qu’au bout du compte, « Last days of summer » s’avère une nouvelle réussite de Reitman Jr.
Divorcée, Adèle (Kate Winslet, impeccable) vit seule avec son fils Henry, lequel protège sa mère de tout. Pour cause, Adèle est sujet à l’agoraphobie, elle est timide, dépressive, mais elle reste cette mère qui adore son fils. Un jour surgit dans leur quotidien Frank (Josh Brolin, définitivement un grand acteur), un détenu en cavale, qui se cache chez eux, les prenant en otages. Sauf que l’intrusion de cet homme va bouleverser bien des équilibres, et même pour lui, les quelques heures passées en compagnie de ces deux êtres vont avoir sur sa vie une répercussion telle que rien d’autre ne pourra lui faire oublier de vivre jusqu’au bout l’amour qu’il trouva ce jour-là dans ce foyer qui semblait n’attendre que lui...
Il y a dans « Last days of summer » une sensibilité impressionnante reposant sur l’osmose entre cet homme et cette femme, entre deux êtres parias dans leur quotidien et qui en prenant mille et une précautions vont découvrir l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Là où il aurait pu y avoir un soupçon de violence qui aurait caricaturé ce drame passionnel, ici, il n’en est rien. Les apparences sont trompeuses, et surtout, le désespoir, la quête d’une vie digne de ce nom, semble régir l’ensemble de l’histoire, pour mieux déboucher sur une superbe love-story, en même temps subtile, douce, sensible, conjuguée aussi à l’éveil d’un adolescent trop vite confronté à des responsabilités qui ne sont pas les siennes et qui va de ce fait précipiter les choses dans le mauvais sens. Toute sa vie, il portera ce fardeau, mais pour celui qui en récolta les fruits, à savoir Frank, il n’y a pas de vengeance à attendre. Juste être patient, attendre, le temps que la vie d’Henry se forge, et qu’un homme et une femme puissent enfin se retrouver et vivre. Dire que l’émotion domine le film serait s’égarer, c’est plus une ballade nostalgique dans l’esprit d’un adolescent perdu. Mais quand enfin ce dernier assume et passe à l’âge adulte, alors oui, Jason Reitman lâche l’émotion, avec ce sentiment de liberté et de bonheur retrouvés, un peu comme à la fin des « Evadés », une sensation si bien amenée qu’elle cédera la place à un torrent d’émotions qui achèveront de donner à « Last days of summer » toute sa force, ses qualités, pour en faire un mélo nostalgique sentimental des plus réussis. Et le second coup de maître pour Reitman Jr qui s’affirme donc comme un trè doué dans son genre.

Stéphane THIELLEMENT



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