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  Sommaire - Films -  G - L -  JOE (Id.)
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"JOE (Id.)" de David Gordon Green

 

Scénariste : Gary Hawkins, d’après le roman de Larry Brown
Avec : Nicolas Cage, Tye Sheridan, Gary Poulter, Ronnie Gene Blevins
Distribué par Wild Side
117 mn - Sortie le 30 Avril 2014 - Note : 8/10

Il y a quelques années, le nom de David Gordon Green apparaissait pour la première fois aux yeux du public - assez restreint - pour une sorte de balade sauvage violente qui rappelait à la fois l’univers de « La nuit du chasseur » et le cinéma de Terrence Malick - dans ce qu’il y a de meilleur - avec « L’autre rive » . Le voici de retour avec une autre plongée dans le vieux Sud-américain, son peuple, ses histoires, sa violence, et qui en même temps permet de saluer le retour d’un revenant, Nicolas Cage, acteur dont on aurait pu oublier au vu des dernières productions, l’immense talent qui est le sien.
Joe Ransom est un ex-taulard qui ne veut plus jamais retourner derrière les barreaux. Il est donc devenu un honnête entrepreneur dans l’activité du déboisement, il emploie une demi-douzaine d’ouvriers, les paye bien, et tel est son quotidien. La nuit, Joe survit : il boit, meurt à petit feu sous son proche, attend simplement que le lendemain arrive. Un jour, Gary, un adolescent, vient le trouver sur son chantier et lui demande un job. Joe accepte, et va peu à peu développer avec cet écorché-vif, une relation père-fills qui va peut-être lui coûter cher, mais qui va aussi et surtout lui ramener une raison d’exister, ce qu’il recherche depuis tant d’années...
Film noir, drame social et familial, chronique, tout est dans « Joe », œuvre volontairement réaliste sur des individus paumés et continuellement à l’aube de leur mort. L’espoir dans « Joe » n’est pas vraiment de mise, et le personnage principal - magnifiquement interprété par un Nicolas Cage simplement impressionnant - ne vit que pour survivre donc, pour aller d’aujourd’hui à demain, et ce sans faire de vagues, car son seul but est de en surtout pas retourner en taule. Face à lui, des pauvres hères, dont le seul compagnon - ou la seule compagne - est une bouteille, au point qu’ils en tuent pour en avoir une, au point qu’ils passent leurs journées à trainer de rade en rade à la recherche de querelles et autres soupçons de vie à leurs yeux de paumés. Gordon Green, sur la base d’un roman de Larry Brown, écrivain proche de ses personnages, même dans ce qu’ils ont de pire, livre une œuvre noire et pessimiste, un puits sans fond, malgré le personnage de Gary qui seul arrivera à amener un peu de lumière et d’espoir dans cette plongée dans un enfer normal. Peut-être y-a-t ’il un soupçon de « trop » mais dans l’ensemble, le film touche là où ça fait mal, à savoir de plonger dans le quotidien le plus terrifiant et glauque que l’être humain puisse se construire. Et pour nous guider, encore une fois, Nicolas Cage prouve qu’il demeure un immense acteur et malgré le pessimisme de ce « Joe », ça fait plaisir à voir.

Stéphane THIELLEMENT



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