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  Sommaire - Films -  M - R -  MEA CULPA
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"MEA CULPA " de Fred Cavayé

 

Scénario : Fred Cavayé & Guillaume Lemans
Avec : Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki, Gilles Cohen, Max Baissette de Malglaive
Distribué par Gaumont - 111 mn - Sortie le 5 Février 2014 - Note : 10/10

Le polar « made in France », contrairement à ce que certains veulent nous laisser croire, n’est pas le creuset de petites perles du 7ème Art. Pourtant, depuis quelques années, il en sort quand même d’excellentes choses comme les trois derniers d’Olivier Marchal, comme « Gardiens de l’ombre » de Nicolas Boukrief, comme « Une affaire d’état » d’Eric Valette... Et surtout comme « Pour elle » et « A bout portant », tous deux signés de Fred Cavayé. Et ce dernier se taille une réputation qui va en grandissant, bouche à oreille dithyrambique au fur et à mesure des qualités de ses deux premiers films. Arrive aujourd’hui « Mea culpa », son petit dernier, celui qui devrait enfin et définitivement consacrer Fred Cavayé comme étant le meilleur dans le genre dans notre « bon vieux » cinéma, « Oooohhh oui ! », comme aurait dit de son inimitable timbre de voix Jean Gabin !
Simon est un ex-flic. Sa vie a basculé le jour où, au sortir d’un pot de service, alors qu’il n’était pas en état de conduire, il a percuté une voiture, tuant ses deux occupants dont un enfant. Son ami et partenaire Franck s’en est sorti indemne, lui a été révoqué. Et personnellement, il a été détruit. Devenu convoyeur de fonds, séparé de sa femme, Simon n’est plus que l’ombre de lui-même malgré son fils Théo, et Franck qui reste souvent près de lui. Mais le jour où Théo assiste par hasard au meurtre d’un homme, Franck se réveille. Il comprend que la police ne saisit pas la menace de l’enfant pour ces tueurs venus de l’est, et qu’ils feront tout pour l’éliminer. Les évènements lui donnent raison, et avec Franck, Simon va retrouver son instinct pour protéger ceux qu’il aime, quel qu’en soit le prix.
Disons le tout de go : « Mea culpa » - titre génial, ça arrive, enfin ! - c’est le haut du panier du polar français. Scénario béton, intelligent, maitrisé, intense, parfaitement dosé, personnages complexes et vivants - on est loin de certains archétypes de nos polars tendance Guillaume Nicloux & Co. ! -, action non-stop, logique en tous points, sentiments savamment distillés au cœur de l’intrigue... C’est simple, les points faibles n’existent pas - si, quelques petits illogismes mais qui finissent par donner justement plus d’âme au film ! - et toutes les qualités découvertes, et retrouvées dans chacun des deux premiers films de Cavayé, se trouvent ici confirmées et validées, en plus fort. Servi en plus par un casting au cordon, dominé par un Vincent Lindon de plus en plus « gueule » charismatique par excellence, et un Gilles Lellouche qui n’a jamais été aussi bon. C’est de l’excellent cinéma, du polar bien de chez nous, mais pensé et traité par quelqu’un qui s’abreuve de tous les meilleurs exemples vus ailleurs en les adaptant à notre culture nationale du genre. Fred Cavayé devient définitivement le fer de lance, la référence et surtout le nom qui donne tout son prestige au polar made in France, et « Mea culpa » mérite plus qu’amplement de rencontrer le plus gros succès commercial qui soit -malgré une affiche et surtout une accroche qui sont ce qu’elles sont... -, ce qui ne serait que justice envers une œuvre appelée à devenir un classique du genre, comme en son temps des « Clan des Siciliens » et autres « Peur sur la ville », des films qui ont donné ses lettres de noblesse au polar bien de chez nous, et dont « Mea culpa » en constitue une petite merveille d’orfèvre tant la perfection y est frôlée, voir, après un peu de recul, appliquée.

Stéphane THIELLEMENT



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