Jean Cocteau s’est si souvent aventuré derrière le miroir, qu’on peut bien, à notre tour, pénétrer dans les coulisses de son œuvre.
Avant Vincent Cassel et Léa Seydoux il y eut Jean Marais et Josette Day
Durant l’occupation Jean Cocteau relisait « La Belle et la bête » le conte rédigé par Mme Jeanne-Marie Leprince de Beaumont.
C’est dans cette atmosphère oppressante qu’il eut l’idée de créer un conte de fées où « les fées n’apparaissent pas ».
Modifiant le conte du XVIII ° siècle il obtient la participation de Jean Marais en permission de la 2° D.B.
Le domaine de la Bête sera Raray près de Senlis « le parc le plus bizarre de France », pourvu d’une allée bordée de cerfs et de chiens de meute en pierre.
Le tournage en extérieur dépendant de la lumière et de la météo, celui en intérieur est affecté par les réunions syndicales, la grève des ingénieurs du son, les coupures d’électricité et les problèmes de santé des acteurs comme ceux du réalisateur.
Le mois de décembre arrivant vient la scène où la statue de Diane doit décocher une flèche. C’est ainsi que l’archère créole habituée aux climats chauds et grelotant dans le froid hivernal s’efforce de viser le torse de Jean Marais. En effet il s’agit de la seule partie du corps de l’acteur qui soit protégée par une côte de maille. La première flèche frôle la nuque. Il est donc nécessaire d’effectuer un second tir.
Riche en illustrations cet ouvrage extrêmement instructif précise les péripéties, le contexte et le trucage des miroirs.
Il s’achève par une présentation des critiques de 1946 dont celle de René Barjavel.
Damien Dhondt
Auteur : Dominique Marny, Préface : Pierre Bergé _ La Belle et la Bête Les Coulisses du tournage _ Edition Hors collection _ novembre 2013 _ Inédit, grand format, 122 pages _ 29 euros