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  Sommaire - Films -  S - Z -  The Ryan Initiative (Jack Ryan : Shadow Recruit)
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"The Ryan Initiative (Jack Ryan : Shadow Recruit) " de Kenneth Branagh

 

Scénario : Adam Cozad & David Koepp, d’après les personnages créés par Tom Clancy
Avec : Chris Pine, Kevin Costner, Kenneth Branagh, Keira Knightley, Colm Feore
Distribué par Paramount Pictures France
106 mn - Sortie le 29 Janvier 2014 - Note : 5/10

Le retour de Jack Ryan, le héros imaginé par l’écrivain Tom Clancy, un brillant analyste oeuvrant pour les services spéciaux américains, qui possède en plus des qualités d’homme de terrain que même lui ne veut reconnaitre. Sauf qu’il s’agit ici d’une histoire inédite, non imaginée par Clancy, et pour laquelle on fait un véritable lifting de Ryan, en tous points, pour un résultat qui au final, n’arrivera jamais à faire oublier ses ainés.
Ancien marine aux valeurs de courage reconnues, blessé sur le terrain, Jack Ryan (Chris Pine) est recruté en sous-marin par un ponte de la CIA, Thomas Harper (Costner, c’est lui le meilleur du film, il fait un sacré come-back depuis sa prestation récompensée dans l’excellente mini série « Hatfields & MacCoys »). Sous couvert d’une société financière, Jack étudiera de façon plus approfondie les données qui lui sont soumises. Et c’est ainsi qu’il soupçonne une firme russe de vouloir créer un crash boursier sans précédent, et qu’il est envoyé directement à Moscou pour tirer l’affaire au clair. Sur place, Ryan va découvrir que se fier à quelqu’un semble dangereux quand on ignore l’intégrité de la personne. Et maintenant, il est en danger de mort, face à des personnes qui ne reculeront devant rien.
Les aventures de Jack Ryan au cinéma ont commencé par le remarquable « A la poursuite d’Octobre Rouge » de John McTiernan, avant de se poursuivre avec en remplacement d’Alec Baldwin dans le rôle-titre, Harrison Ford, lequel va après un premier épisode qui déviait un peu de ses inspirations premières - au point de ressembler à un banal film d’action au goût de vengeance -, se réappropria le personnage avec son excellent « Danger immédiat ». Et après un aparté avec Ben Affleck dans un autre chapitre réussi, « La somme de toutes les peurs », c’est aujourd’hui Chris Pine - celui-là même qui a redonné ses lettres de noblesse à la franchise « Star Trek » - qui s’y colle dans un film signé Kenneth Branagh. Un « reboot », comme on dit en ce moment, l’art et la manière de relancer une franchise en partant depuis ses origines - style « Batman » dans le meilleur des cas, voir les James Bond avec Daniel Craig - donc ici, comment Ryan est devenu ce qu’il est devenu, comment en est-il arrivé à travailler et à devenir un des meilleurs éléments des services spéciaux US. Cette partie là - Ryan en soldat, sa rééducation après avoir été blessé, son enrôlement par Costner - est la meilleure du film. Après, rien de nouveau. On a l’impression de régresser dans l’action du genre, de revenir quinze ans en arrière, d’aligner des canevas scénaristiques tirés par les cheveux, en essayant de mélanger au mieux action et réflexions pertinentes. Question intrigue, d’office, quand Ryan arrive en Russie, qu’n essaye ouvertement de l’assassiner et qu’ensuite, le commanditaire Viktor Cherevin (Kenneth Branagh dans un grand numéro surjoué de méchant froid... ) s’amuse au chat et à la souris avec lui, le film perd logiquement de sa puissance, et ce jusqu’à sa fin. Dire qu’ensuite ce même Branagh a lu tous les Clancy, en a compris l’esprit pour le restituer dans ce projet en y insufflant le plus d’action possible... Sauf qu’on parle de Jack Ryan, pas de 007. Et en plus, Branagh est loin d’être l’orfèvre en matière de scènes d’action d’anthologie. Reste un Chris Pine qui fait au mieux, et surtout Kevin Costner qui écrase tout le monde par son flegme, sa présence, au point d’être le vrai référent à l’univers de Tom Clancy. En l’état, « The Ryan initiative » (titre français, allez comprendre !) tente de faire du neuf avec du vieux pour aboutir à un résultat vieillot. Branagh est une erreur, et les deux tiers de l’intrigue frisent le n’importe quoi sans éclats. Pour un retour sensé amorcer la relance de ses aventures, Jack Ryan risque de rester sur le carreau. Mieux vaut revoir ses précédentes aventures, voir même ce « Jeux de guerre » qui comparativement s’avère plus palpitant que cette petite série B qui ne marquera pas le genre.
Stéphane THIELLEMENT



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