SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
  Sommaire - Films -  A - F -  Capitaine Phillips (Captain Phillips)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Capitaine Phillips (Captain Phillips) " de Paul Grengrass

 

Scénario : Billy Ray, d’après Richard Phillips & Stephan Talty
Avec : Tom Hanks, Barkhad Abdi, Catherine Keener, Faysal Ahmed
Distribué par Sony Pictures Releasing (France)
134 mn - Sortie le 20 Novembre 2013 - Note : 8/10

Le « sleeper » du moment. C’est-à-dire le film qui n’explose pas le box-office à sa sortie mais qui au fil des semaines, conserve un bon rendement, le faisant se diriger petit à petit, cahin-caha, vers un beau succès. Le retour également de Tom Hanks dans un film taillé pour lui. Et Paul Greengrass (« Bloody Sunday », « La vengeance dans la peau », « La mort dans la peau ») de signer un nouveau succès commercial en même temps qu’il signe ici un de ses meilleurs films.
Richard Phillips est capitaine sur les cargos sillonnant les océans du globe. Quand il part de chez lui, c’est pour prendre un avion qui l’emmènera sur un autre continent ou son navire l’attend pour rentrer au pays. Ce jour-là, Phillips prit le commandement du Maersk Alabama qui partait d’Afrique. Quelques heures plus tard, des pirates somaliens menés par un dénommé Muse s’empara du navire. Ils demandèrent alors une rançon de plusieurs millions de dollars contre la vie de l’équipage. Ce dernier réussit cependant, via les réactions de Phillips et son sang-froid, à reprendre le contrôle du navire. Mais Phillips devint l’otage des pirates qui s’étaient enfuis via une navette de secours. A partir de là, ces hommes ne comprirent pas que la bataille pour eux était finie depuis le moment où la machine américaine avait simplement refusé toute négociation, et avait alors dépêché sur place l’armée et ses troupes d’élite.
Inspiré d’une histoire vraie, un retour à ses débuts pour Greengrass qui avait déjà touché à ce « genre » via « Bloody Sunday ». ici, il met toutes les qualités gagnées par ses énormes films d’action précédents pour donner vie à cette simple lutte de courage d’un homme contre de simples pêcheurs investis pirates par des hommes dans l’ombre qui voient en ces actes, le moyen de s’enrichir pour pas cher. Loin de plonger dans un récit romanesquement héroïque, Greengrass colle au plus près de ses protagonistes pour tisser un canevas réaliste et en même temps spectaculaire et surtout terrifiant. Ce n’est pas « Piège en haute mer » avec un clone de Steven Seagal, c’est juste la vraie vie, dans tout ce qu’elle a de plus vil, sale, moche, tant au niveau de ces pirates qui ne sont que de pauvres hères perdus d’avance et à l’espérance de vie bien limitée, manipulés par les représentants de la lie de l’humanité. Des individus quelconques, absolument pas défendables, ni fascinants. Car ces pirates et leurs « chefs » sont le revers de l’image de ces films d’actions bien propres, un peu comme « Zodiac » est le portrait réaliste et glauque du serial-killer, à l’opposé de la fascination qu’en a donné un « Seven ». Le résultat s’avère autrement plus puissant, surtout quand il est servi par un Paul Greengrass en très grande forme, qui délaisse un peu son style trop poussé du réalisme - la caméra portée par un malade atteint d’Alzheimer, jamais compris où était le réalisme dans ce style - et un Tom Hanks qui retrouve ici un rôle à la hauteur de son immense talent, qualité un peu perdue dernièrement, exception faite du sublime « Cloud Atlas ». Tel est ce « Capitaine Phillips », non pas le portrait d’un seul homme, d’un héros, mais aussi un film d’action comme elle se révèle être dans la réalité, assez loin de celle proposée dans le 7ème Art.

Stéphane THIELLEMENT



Retour au sommaire