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Réal. & scénariste : Richard Curtis
Avec : Domhnall Gleeson, Rachel McAdams, Bill Nighby, Lindsay Duncan
Distribué par Universal Pictures International France
123 mn - Sortie le 6 Novembre 2013 - Note : 9/10
Le jour de son vingt-et-unième anniversaire, Tim apprend par son père que tous les hommes de sa famille possèdent un don extraordinaire : il peut voyager dans le temps. Il s’enferme dans un endroit discret, serre fort les poings, pense au moment souhaité qu’il veut retrouver... Et ça marche ! Seule recommandation, ne pas trop abuser du pouvoir sous peine de modifier par répercussion sa vie et celles d’autres là où il ne pensait pas le faire. Pour Tim, ce pouvoir va être l’occasion de se construire la plus belle histoire d’amour rêvée... Mais encore faut-il qu’il joue adroitement de cette chance ahurissante qui peut vite se transformer en source de catastrophes aux conséquences parfois drôles ... Ou graves.
Richard Curtis est certainement un des noms britanniques du septième Art parmi les plus connus actuellement. Scénariste inspiré de « Quatre mariages et un enterrement », « Bridget Jones », moins pour le redondant « Coup de foudre à Notting Hill », et enfin passé devant la caméra tout en écrivant les réussis « Love actually » et « Good morning England », sa « patte » est facilement reconnaissable, comme le prouve ce « Il était temps » qui constitue à ce jour certainement son œuvre la plus aboutie, la plus émouvante, la plus touchante, et la plus drôle. En associant ainsi le thème du voyage dans le temps à la comédie romantique, Curtis pouvait aisément se vautrer - tout talentueux qu’il est - et faire basculer son film dans une pochade proche du pur navet. Car dans le genre, les essais ne sont pas nombreux, les réussites se comptant sur les doigts d’une main et n’associant en plus que rarement l’élément comédie au romantique (« Quelque part dans le temps », et même si ce n’est pas l’élément principal, il y a aussi de la love-story dans « Timescape » et même dans « Time after time ») à part dans « Kate & Leopold » qui justement n’est pas une franche réussite. Ici, rien à dire : Curtis manie la plume sur son scénario avec un rare talent, dosant adroitement humour, fantastique, émotion, amour, romance, quotidien pour un résultat homogène donnant au final une comédie romantico-fantastique qui fait sourire, rire, et même verser une larmichette. Car en plus de la simple love-story, le quotidien est là, celui qui forme une vie avec ses joies et ses peines. Peut-être un poil moralisateur sur certains points, trop sage aussi, mais ne gâchant en rien l’excellence d’un scénario riche, passionnant, surprenant et diablement bien écrit. Alors oui, on a tous rêvé d’une vie où il serait si aisé de gommer les petites erreurs et autres doutes, mais cela reste utopique. Seuls les Dieux pourraient avoir ce pouvoir, et ce serait une des raisons pour laquelle ils nous envieraient, nous, simples mortels - dixit Achille dans « Troie » -, la perfection n’existant pas. Finalement, si, on peut trouver une seule réussite comparable à « Il était temps », une seule, et pas la moindre : « Un jour sans fin ». Pire comme référence, mais aussi ultime, celle qui prouve que ce « Il était temps » constitue le meilleur film de Richard Curtis.
Stéphane THIELLEMENT
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