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Scénario : Alfonso Cuaron & Jonas Cuaron
Avec : Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris
Distribué par Warner Bros. France
91 mn - Sortie le 23 Octobre 2013 - Note : 10/10
Parfait. Ahurissant. Enorme. Monumental. Extraordinaire. Chef-d’œuvre. Ce serait si simple de s’arrêter à n’importe lequel de ces termes pour parler de « Gravity », le nouveau film de ce génie qu’est Alfonso Cuaron, réalisateur du meilleur volet des Harry Potter - le troisième, « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban », porté aux nues par les cinéphiles, boudés par les fans de la saga... - , de ce premier chef-d’œuvre qu’est « Les fils de l’homme », et qui aujourd’hui bouleverse toutes les donnes du box-office. D’une semaine à l’autre, le film conserve la première place, avec des recettes dont la baisse demeure faible par rapport aux créneaux commerciaux. En même temps, c’est normal. A force de faire ingurgiter du n’importe quoi au public, l’industrie hollywoodienne comme d’habitude, se saborde. Ras le bol des adaptations Marvel et autres « super-heroseries » destructrices au possible. Ras le bol de ces blockbusters qui dégorgent de millions de dollars pour des résultats limites catastrophiques. Et au milieu de tout ça, arrive « Gravity ». Une histoire simple - deux astronautes en train d’œuvrer dans l’espace, se voient perdus par la Nasa à la suite de la collision avec des éclats de météorites. Pour Ryan Stone, le cauchemar commence. Coupé de son vaisseau, elle va errer dans l’espace avant de trouver asile dans une autre station et de tout tenter pour retourner sur Terre - conjuguée à un duo d’acteurs impressionnants dans leur jeu respectif - vous n’aimez pas Sandra Bullock ? Vous allez la découvrir ici, et l’adorer ! -, à des effets spéciaux carrément inimaginables tant ils sont vrais, et à une mise en scène et une réalisation qui va cimenter l’ensemble pour vous emmener pour la première fois de votre vie dans l’espace. Et l’expérience est réelle, et c’est exactement ça, on ressent l’espace tout comme on ressentait les profondeurs océaniques il y a quelques années dans « Abyss », et tout comme dans « Abyss », on manque d’air, on a peur, on est émerveillés, on se sent oppressé, on vit une expérience simplement inédite à savoir qu’on a l’impression d’y être dans ce fichu espace. Cuaron innove, livre des plans simplement magnifiques, ivres de beauté, et revient vite à ses personnages, leur colle au visage, les fait évoluer dans un autre univers qui nous est inconnu, nous invite à partir là-haut, puis nous fait vivre l’extase et le cauchemar. Et jusqu’à cette dernière image étrange, d’un premier pas dont on se demande finalement si il est bien sur la bonne planète et si oui, est-ce au moins à la même période ? Entre- temps, on sera passé par des endroits qu’on a souvent rêvé de voir, on a été emmené là-haut, on s’est senti très mal, on a été subjugué, et au final, on a vécu une expérience comme on en vit peu dans le 7ème Art en ce moment, à savoir arriver encore à être scotché. Chef-d’œuvre, tout simplement.
Stéphane THIELLEMENT
Voir également la chronique de Jacques Lucchesi dans la même rubrique
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