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Sommaire - DVD - G - L - Insidious Chapitre 1 & 2 | ||||||||||
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie... "Insidious Chapitre 1 & 2 " de James Wan
C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures !Est-ce que cette suite aura le droit au même succès que son prédécesseur ? Comment expliquer ce phénomène alors que d’autres films d’épouvantes tels que Paranormal Activity n’arrivent pas à ce même résultat. Il semblerait que la mode revienne au film à petit budget, produit par des petites boîtes de productions. Est-ce que Insidious aurait trouvé les ingrédients mystères ? On constate alors que « succès » ne rime pas forcement avec originalité mais plutôt avec « stratégie commerciale ».
Quand on évoque des créatures comme les vampires, les extraterrestres, les momies, les zombies ou bien d’autres monstres, l’impact sur le spectateur n’est pas aussi efficace qu’avec les histoires de tueurs psychopathes ou de fantômes. Le rapport avec la réalité n’est pas la même. Nous admettrons que les vampires ne sont que des créatures de fiction tandis que les tueurs peuvent exister. Le fantôme ou appelons cela plutôt esprit, est tout autre chose. Il n’en tient qu’à l’individu de croire aux esprits. Ils sont de l’ordre de ce qu’appellerait Freud « l’inquiétante étrangeté ». Ce n’est pas parce que nous ne les voyons pas que cela n’existe pas. La peur dans des films comme Insidious s’appuie sur le domaine des « croyances ». L’Homme a toujours essayé d’expliquer tout ce qui est irrationnel en nommant des « forces » difficiles à déterminer. On parle d’un dieu, on parle d’anges, de démons, d’esprits. Insidious exploite nos croyances et notre imaginaire en poussant le spectateur à s’interroger : et si c’était possible ? Nous accordons une place différente à l’esprit, car nous sommes naturellement superstitieux. C’est la raison pour laquelle le film qui traite des fantômes marque déjà un point. De plus, Insidious puise sa force à travers des peurs très anciennes. On a plus ou moins entendus parler de la « dame blanche », de « l’ange Gabriel », des démons à l’image du bouc (sacrificiel). La créature que l’on peut voir sur l’image ci-dessus, est sans doute la figure la plus emblématique du premier volet d’Insidious. Il représente à lui seul les plus grandes phobies : les ténèbres, celui qui se cache dans l’ombre, le rouge qui symbolise le feu et le sang, les yeux pénétrants d’un prédateur, des dents pointues faites pour dévorer, une apparence de "cannibale" ou qui traduirait une forme de sauvagerie. Cette créature, que l’on peut distinguer qu’à des micros instants, ressemble au monstre du placard ou celui caché sous le lit. Vous ne pouvez le voir car il fait trop sombre, mais vous savez que lui ne vous lâche pas du regard. Quel est ce sentiment que l’on essaye de décrire et qui explique en partie le succès d’Insidious ? L’ingrédient mystère : le sentiment de « Persécution ».L’être humain traverse les époques en entraînant avec lui les mêmes peurs et les mêmes phobies. Si le monde des esprits, à l’image d’un diable, vient perturber votre vie sans vous laisser le moindre répit, votre mental s’affaiblit. Après la peur d’autres comportements apparaissent : l’hystérie, l’euphorie, puis la résignation. Le monde des vivants se sent en proie au monde des esprits car il ne peut le toucher, ni le voir. Si le spectateur est réduit à l’état de proie et que son prédateur l’épuise, la peur est alors très efficace. Insidious conduit le public à l’état de proie, produit justement par le sentiment de peur. Les personnages du film ne peuvent plus dormir sans risquer de voyager dans le monde des morts, ils ne peuvent changer de maison sans que la créature les poursuive telle une ombre. Comment faire monter la peur en neige ?Ils allument et éteignent les lumières, le vent éteint les bougies ou fait bouger les objets, ils font rouler des objets au sol, claquer des portes, ouvrent des placards, ils allument les télévisions, jouent avec la technologie numérique (les caméras amateurs) ou bien ils augmentent la luminosité des écrans pour nous permettre de distinguer les figures tapis dans l’obscurité. Le film exploite des sons d’ambiance qui explosent et des angles de caméra qui handicapent notre vue. Un peu de fil de nylon, un peu de montage audio et vidéo puis le tour est joué. Les moyens utilisés pour réaliser Insidious sont limités mais ils suffisent. La meilleure stratégie est de connaître l’être humain et de renouer avec ses plus vieilles peurs. RecetteInsidious ressemble à un mélange entre Shining (1980) de Stanley Kubrick (ou Rosemary’s Baby de Polanski, 1968) et Suspiria de Dario Argento (1976). Dans un cas le père devient fou, la maison semble avoir une emprise sur le personnage. Des fantômes hantent l’hôtel et transforme Jack Torrance, le personnage interprété par Jack Nicholson en un meurtrier psychopathe qui poursuit sa femme et son fils Danny (Dalton dans Insidious). Renée et Dalton sont les reflets de ces personnages. Josh les poursuit en enfonçant une porte à coups d’extincteurs et en criant leurs noms. On pense à la scène dans Shining où Jack détruit la porte à coups de hache. Josh brise le mur afin de se frayer le chemin le plus rapide. Mais encore...On peut encore donner deux références en ce qui concerne les deux Insidious. L’affiche du film du premier chapitre représente Dalton (le jeune garçon) avec les yeux rouges flammes. La figure de l’enfant dans le film d’horreur permet d’amplifier l’inquiétude chez le spectateur. On pense aux enfants dans le film Le Village des Damnés (film de Wolf Rilla 1960 et remake de John Carpenter 1995), dotés de pouvoirs surnaturels. L’enfant qui est habituellement la figure de l’innocence, devient encore plus inquiétant dans ces conditions et donc efficace dans un film d’horreur. Irish Tony Retour au sommaire |