Fin du XXIè siècle, il n’y a plus de pétrole, la mondialisation est un vieux souvenir et la plupart des États-Unis un pays du tiers-monde. Dans un bidonville côtier de Louisiane, Nailer, un jeune ferrailleur, dépouille avec d’autres enfants et adolescents les carcasses de vieux pétroliers. Le précieux cuivre récupéré dans les câblages électriques au péril de leur vie leur permet à peine de se nourrir.
Un jour, après une tempête dévastatrice, Nailer découvre un bateau ultramoderne qui s’est fracassé contre les rochers. Le bateau renferme une quantité phénoménale de matériaux rares, d’objets précieux, de produits luxueux et une jeune fille en très mauvaise posture.
Nailer se retrouve face à un dilemme. D’un côté, pour récupérer une partie de ce trésor et en tirer de quoi vivre à l’aise parmi les siens, il doit sacrifier la jeune fille. De l’autre, l’inconnue est aussi belle que riche et lui promet une vie encore bien meilleure, faite d’aventures maritimes dont il rêve depuis longtemps.
Passionnant de bout en bout, racontant avec réalisme les violences sociales, Ferrailleur des mers connait déjà une suite avec The Drowned Cities (Les Cités englouties), à paraitre en France en novembre 2013.
Dans ses fictions, Paolo Bacigalupi développe différents aspects de l’ère post-pétrole et nous fait découvrir un univers saisissant, par la lucidité et le réalisme de sa vision de notre avenir. Il ajoute, dans ce premier roman jeunes adultes, la dimension du roman d’initiation, qui aborde la construction émotionnelle d’un adolescent à travers des questions existentielles très contemporaines (violence, séparation et abandon, trahison, destin et survie, amour et amitié, idéal) qui renouvellent là encore le genre !
Un grand roman, récompensé par le National Book award, la distinction littéraire la plus prestigieuse aux États-Unis !
Hervé Lagoguey
Chronique dans SF Mag 82
Ferrailleur des mers, de Paolo Bacigalupi (Ship Breaker, 2010), traduit de l’anglais par Sara Doke, Au diable vauvert, sortie en avril 2013, 400 pages, 18 euros.