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Scénario : Katrin Benedikt & Creighton Rothenberger
Avec : Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Angela Bassett, Dylan McDermott, Rick Yune, Robert Forster, Cole Hauser, Radha Mitchell.
Distribué par SND
111 mn
Sortie le 20 Mars 2013
Note : 8/10.
Parler de terrorisme dans un film d’action américain est désormais un sujet très sensible, surtout depuis le 11 Septembre 2001. Le sujet Ben Ladden est aussi mis en sourdine, et même si l’Amérique a un fort sentiment patriotique combiné à une pétouille de tout qui justifie pour son peuple de pouvoir jouer naturellement des armes, tout cela reste relativement assez discret dans le cinéma, sauf dans quelques séries Z bien nazes. D’où une certaine surprise, voir consternation quand on découvre avec quel sérieux « La chute de la Maison-Blanche » a été mis en place . Au diable la finesse, la subtilité, la diplomatie, le film, tant par son scénario que par l’implication très premier degré de chacun, ne taille pas dans la dentelle, c’est tout son contraire, désignant même le nouvel ennemi du jour et de demain, ne lésinant pas sur la réactionnaire de la situation que constitue sa base. Et le plus incroyable - et paradoxal -, c’est qu’en tant que film d’action pur, « La chute de la Maison-Blanche » s’en sort haut la main, et dans son genre, il serait même de ce côté-là...
Mike Banning (Gerard Butler) était l’agent secret responsable de l’équipe de protection du Président Benjamin Asher jusqu’à cet accident où il ne put empêcher la mort de la première dame. Un an et demi plus tard, Banning est devenu un bureaucrate au ministère du trésor où il se morfond de plus en plus en voyant par sa fenêtre la Maison-Blanche. Jusqu’à ce matin où une attaque terroriste orchestrée par des extrémistes de Corée du Nord arrivent en moins de quinze minutes à éliminer toute défense et à prendre en otage dans le bunker présidentiel l’homme le plus puissant du monde et son staff. Banning parvient à se glisser au détriment du commando dans la Maison-Blanche qu’il connait par cœur, et va ainsi devenir le seul atout pour le gouvernement provisoire pour libérer tous les otages et certainement empêcher la plus grande catastrophe meurtrière atomique de se produire. Et pour Banning, qu’importe les moyens et les sacrifices, les terroristes ne doivent surtout pas gagner cette bataille.
D’Antoine Fuqua, on se souvient surtout de son « Training Day » qui valut l’Oscar du meilleur acteur à Denzel Washington, de son réussi « Roi Arthur » et surtout de « L’élite de Brooklyn », certainement son meilleur film à ce jour, thriller noir construit en mosaïque, aux performances d’acteurs surprenantes. Dans l’action pure, « Les larmes du soleil » ne marquera pas les annales. Pourtant, ici, avec un tel matériau, Fuqua explose littéralement. Sa prise d’otage est du pur travail d’orfèvre - s’appuyant en plus sur la réalité, les forces armées n’intervenant qu’au bout de quinze minutes, l’attaque ne prend que treize minutes, filmées limite en temps réel... - , les balles déchirent les corps, ce qu’on pourrait nommer du sadisme n’est rien d’autre que le reflet des dégâts causés par les armes de guerre, les motivations kamikazes des terroristes sont crédibles, et surtout, Fuqua cimente le tout dans un rythme soutenu, effréné, seulement déconnecté par quelques petits travers scénaristiques faciles. Maintenant, Gerard Butler n’hésite pas à torturer, à tuer à l’arme blanche, là où avant seule la mitraillette régnait en maitre, les terroristes sont clairement identifiés et sont loin de passer pour des pieds nickelés, et la fibre patriotique est clairement mise à contribution. Mais il n’en demeure pas moins que l’ensemble est rondement mené, efficace, spectaculaire, prenant, intense, nanti en plus de quelques petites trouvailles qui « enrichissent » - toutes proportions gardées quand même... - l’intrigue, et qu’au bout du compte, ce sont ces aspects positifs qui emportent l’adhésion. « La chute de la maison Blanche » est d’abord et avant tout un film d’action et en tant que tel, il s’avère plus que réussi, voilà c’est dit, et c’est tout.
St. THIELLEMENT
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