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Réal. & scénario : Tommy Wirkola
Avec : Jeremy Renner, Gemma Arterton, Famke Janssen, Peter Stormare, Derek Mears.
Distribué par Paramount Pictures France
88 mn
Sortie le 6 Mars 2013
3/10
C’est une petite mode du moment, revoir des destins grandioses ou des contes de fées renommés via un traitement résolument plus moderne et plongeant volontairement dans un Fantastique d’épouvante. Ainsi, après « Les frères Grimm », mais aussi - et surtout - « Blanche Neige et le chasseur », suivi par « Abraham Lincoln vampire hunter », voici « Hansel & Gretel witch hunters », dernier avatar en date du genre, et pas le meilleur loin de là, inspiré par le conte des Frères Grimm durant ses dix premières minutes, avant d’être complètement inventé pour le restant par Tommy Wirkola, celui-là même qui fit cette série Z du pauvre qu’est « Dead snow » et ses zombies nazis hantant les forêts enneigées de Norvège. Et tout s’explique du coup : n’est pas Peter Jackson qui veut, et « Dead snow » n’est pas un « Bad taste » scandinave. C’est un nanar, et qui n’a pas transformé son géniteur en orfèvre pour son second film...
Abandonnés enfants en pleine forêt par leur père, Hansel (Jeremy Renner, qui ferait bien de mieux choisir ses rôles si il ne veut pas retomber en guest-star de série TV) et Gretel (Gemma Arterton... Sitôt vue, sitôt oubliée...) faillirent mourir bouffés cuits au four par une affreuse sorcière qu’ils finirent par envoyer rôtir à leur place. Devenant dès leur plus jeune âge de redoutables chasseurs de sorcières, ils sont devenus au fil des années des mercenaires payés pour éradiquer tout royaume de ces créatures malfaisantes. Appelés dans une bourgade pour mettre fin à une disparition d’enfants liée à la présence dans la forêt voisine d’une puissante sorcière, Hansel et Gretel vont alors découvrir la vérité sur leur passé occulté par leur mémoire en même temps qu’ils vont livrer le combat le plus important de leur carrière de chasseurs de sorcières, la solution se trouvant dans leur enfance.
Ne cherchons pas midi à quatorze heures, le scénario est en totale roue libre, et Tommy Wirkola s’en donne à cœur joie dans le n’importe quoi, peut-être même coupé ce qui expliquerait ces ellipses monstrueuses, ne cherchant jamais à tirer vers le haut une histoire qu’il a su rendre outrancièrement grand-guignolesque sans jamais retrouver le charme vénéneux des conte de fées les plus noirs. Hansel et Gretel sont des supers cascadeurs, supers combattants dotés d’armes ahurissantes proches de celles de G.I. Joe, les motivations des sorcières pour expliquer le rapt d’enfants tiennent en une demi-ligne, l’ensemble se veut gore, au détriment de la vraie peur - malgré certains maquillages de sorcières assez efficaces, tout n’est que prétexte à la gaudriole et à la caricature, rien de beau n’apparaît, et toute invasion de sorcières qui y soit, il ne s’en dégage aucune magie... Et sous ses allures de révision d’un classique vers quelque chose de plus moderne en tout, « Hansel & Gretel witch hunters » déçoit rapidement, au point de susciter un ennui qui nimbera l’ensemble du film jusqu’à son terme, malgré la présence de la seule qui aurait pu donner un semblant de relief - ! - véritable à cette histoire, la très belle Famke Janssen qui en reine des sorcières arrive tout juste à rivaliser avec le meilleur des monstres d’un épisode de Scoubidou ! Il y avait pourtant matière à extraire du conte de Grimm une histoire plus noire, spectaculaire et terrifiante que ce qui au final reste du niveau du premier film de Tommy Wirkola, à savoir une série Z, de luxe ce coup-ci...
St. THIELLEMENT
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