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  Sommaire - Films -  M - R -  Possédée (The Possession)
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"Possédée (The Possession)" de Ole Bornedal

 

Scén. : Juliet Snowden & Stiles White
Avec : Jeffrey Dean Morgan, Kyra Sedgwick, Madison Davenport, Natasha Calis, Grant Shaw.
Distribué par Metropolitan Filmexport
95 mn
Sortie le 26 Décembre 2012
Note : 8/10

A une époque où le « torture porn » et le « found footage » dominent l’horreur au travers d’œuvres de plus en plus médiocres (tous les « Paranormal activity », les séquelles des « Saw »...), trouver un « bon » film d’épouvante relève du miracle. James Wan a réussi avec son « Insidious » à relever le niveau, l’inédit « The awakening » (sorti chez nous en vidéo sous le titre de « La maison des ombres », ben oui...) et « La dame en noir », tous deux étant de superbes ghost-story britanniques qui ont prouvé que c’était toujours dans de vieux pots qu’on fait les meilleures confitures - et que cela fait un bien fou ! On a bien eu un « Sinister » mais qui s’est avéré raté, à part quelques scènes de pure terreur un peu incongrues dans l’ensemble du film. Donc c’est un peu la polka des cacahuètes du côté du Fantastique de terreur et d’horreur. Et puis parfois, on tombe sur le petit film qui ne paye pas de mine, qui va se faire magistralement ignorer... Et qui pourtant vaut bien plus que certains si surestimés et survendus...
Récemment séparé de sa femme, Clyde Brenek (Jeffrey Dean Morgan, l’atout majeur du film, on y reviendra) récupère ses deux filles un week-end sur deux. Un jour, lors d’un vide-grenier, Emily, la cadette, découvre un vieux coffre en bois qu’elle parvient à faire acheter par son père. Une fois rentrés chez eux, ils se rendent compte qu’ils ne peuvent l’ouvrir. Mais la nuit, Emily entend une voix provenant du petit coffre et qui l’aide à l’ouvrir. Ce qui va déclencher les pires évènements qui soient, par le biais de la libération d’un esprit malfaisant que la religion hébraïque nomme communément un Dybbuk.
Et tout ceci est tiré d’une histoire vraie. A savoir la boîte qui effraie bien du monde, et c’est tout. Le reste n’est qu’extrapolations. Les possessions diaboliques ont peut-être eu leur heure de gloire, mais aujourd’hui, franchement, y croire laisse un peu sceptique. Déjà, même à l’époque de « L’exorciste », une gamine dont la tête tourne sur elle-même, qui vomit de la purée de pois cassés. Maintenant, cela n’enlève rien au pouvoir de trouille que génère le film. Mais pour le reste, on est quand même en plein Grand-Guignol satanique. Dans le cas de « Possédée », on s’attaque au cas de possession diabolique liée au folklore local hébreu, le Dybbuk. Le résultat est le même, ça reste du Fantastique, point barre. Pourtant, on peut marcher, et même avoir peur. Comme c’est le cas ici, lequel est dominé déjà par la persuasion sérieuse avec laquelle nous sont présentés les protagonistes, et surtout Clyde Brenek. Alias Jeffrey Dean Morgan, rendu célèbre - à un certain niveau - par son rôle du Comédien dans « Watchmen ». Même dans un nanar, Morgan est parfait (« La locataire » avec Hillary Swank, « The specialist » avec Mickey Rourke). Et quand c’est dans un excellent film, c’est encore mieux comme dans « Killing Fields » de Amy Canaan Mann. Ici, c’est simple, il fait vivre l’histoire sous nos yeux, il rend crédible l’inconcevable, il nous émeut avec sa fille, il nous terrorise quand il est terrorisé et qu’il est complètement perdu faute de comprendre ce qui se passe. Le tout emballé par le nordique Ole Bornedal qui confère à son film une touche différente plus européenne qu’américaine, et qui aide certainement à crédibiliser cette histoire de Dybbuk. Alors oui, certaines scènes fantastiques sont folles - la main sortant par la gorge, un final qui ose le summum ...- mais dans l’ensemble, de par ses comédiens et un réalisateur qui donne un ton plus recherché, « Possédée » réussit là ou d’autres se plantent aisément. Et confirme également que Jeffrey Dean Morgan est un acteur de tout premier plan, qu’il serait dommage de sous-employer. Et de faire de ce « Possédée » un très bon shocker démoniaque qui fonctionne quasiment jusqu’au bout. Maintenant, vous savez, et si vous êtes d’accord avec ce qui a été énuméré en début de cette chronique, alors vous serez tenté de croire que le Dybbuk existe et en tant que film d’épouvante, « Possédée » constituera la bonne surprise dans le genre.

St. THIELLEMENT

Pour voir la critique du film "La Maison de l’ombre" cliquez :
La Maison de l’ombre



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