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  Sommaire - Films -  G - L -  Insensibles (Id.)
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"Insensibles (Id.) " de Juan Carlos Medina

 

Réal. & scénario : Juan Carlos Medina
Avec : Alex Brendemühl, Tomas Lemarquis, Irene Montala, Derek De Lint, Juan Diego, Felix Gomez
Distribué par Distrib Films
105 mn
Sortie le 10 Octobre 2012
Note : 8/10.

Quelques mois avant la guerre civile espagnole, un groupe d’enfants d’un petit village isolé dans la montagne se révèle complètement insensible à toute forme de douleur. Représentant un danger pour les autres, ces garçons et filles sont alors enfermés dans les sombres cachots d’une forteresse hôpital bâtie sur les sommets. Aujourd’hui, suite à un accident de voiture, David Martel, brillant chirurgien, découvre qu’il est en phase terminale d’une grave maladie. Seul remède, une greffe de moelle prélevée sur ses parents qui lui serait inoculée. Mais David découvre alors qu’il a été adopté. En remontant à ses origines, il va découvrir l’effroyable vérité sur les enfants insensibles qui déboucha sur une horreur encore plus abominable que tout ce qu’il pouvait imaginer.
Premier film d’un jeune cinéaste franco-espagnol, « Insensibles » est aussi et surtout l’évidente et implacable preuve de l’extrême vitalité de ce cinéma de genre en Espagne. « Dépoussiéré » par Jaume Balaguero avec « La secte sans nom » et tous ses films suivants, confirmé par d’autres cinéastes comme Guillermo Del Toro, certes mexicain, mais qui signa avec « L’échine du Diable » un pur produit hispanique, et d’autres comme Juan Antonio Bayona avec « L’orphelinat », Guillem Morales avec « Les yeux de Julia », et, dans une moindre mesure, Luis de la Madrid avec « La nonne » ou encore Gonzalo Lopez-Gallego avec « Les proies » (d’accord après il a signé « Apollo 18 », mais il faut vivre aussi !), le fantastique espagnol a par la suite produit beaucoup d’ersatz des meilleures de ces productions pour des résultats médiocres qui ont eu tendance à progressivement tuer l’inspiration et l’attrait de ces films. Mais il arrive aussi qu’on puisse de nouveau être surpris, comme ce fut le cas en début d’année avec le très beau « Eva » de Kike Maillo et aujourd’hui avec ce fascinant et terrifiant « Insensibles ». Lequel prend donc en point de départ une maladie très rare qui rend certaines personnes complètement insensibles à toute douleur. Maintenant, et comme c’est souvent le cas quand cela vient d’Espagne », on entremêle fantastique et réalité historique, en l’occurrence ici les guerres qui meurtrirent le pays. Peu à peu, le fantastique cède la place à l’horreur, mais en même temps, les scénaristes tentent de préserver de l’émotion afin de donner plus de substance à leur histoire. Et c’est cet ensemble, mélangeant histoire, fantastique et émotion qui donne la réussite du film, lui faisant éviter de sombrer dans un domaine plus qu’un autre. Maintenant, on pourra éventuellement reprocher au film une baisse d’attention lors de certains passages plus émouvants que d’autres, ou tous ceux se passant maintenant et qui constituent avec ceux du passé, une façon différente d’aborder le scénario, en le faisant moins linéaire, mais plus complexe, avant que tout ne se termine par une révélation qui arrive elle à fédérer tout ce qu’il y a eu avant pour donner un mélange final fait de répulsion, d’émotion et d’horreur. Juan Carlos Medina semble plus à l’aise dans la première partie du film, plus que dans une seconde ou l’émotion a tendance à prendre le dessus. Mais en l’état actuel des choses, en considérant qu’il s’agit d’un premier film, la rigueur de son écriture et le soin apporté à la mise en scène nous réconcilie avec ce cinéma hispanique fantastique qui avait tendance à partir dans tout et n’importe quel sens. Les petits défauts sont toujours là (comme l’élément historique...) mais ils ne se révèlent être que de menus détails face à un film complexe, riche, fascinant, terrifiant et émouvant. Peu peuvent s’enorgueillir d’en avoir autant en une seule fois.

St. THIELLEMENT



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