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  Sommaire - Films -  G - L -  John Carter (Id.)
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"John Carter (Id.) " de Andrew Stanton

 

Scénario : Andrew Stanton, Mark Andrews & Michael Chabon, d’après le roman “La princesse de Mars” d’Edgar Rice Burroughs
Musique : Michael Giacchino
Avec : Taylor Kitsch, Lynn Collins, Ciaran Hinds, Willem Dafoe, Dominic West, Thomas Haden Church, James Purefoy, Samantha Morton, Bryan Cranston.
Distribué par The Walt Disney Company France.
140 mn.
Sortie le 7 Mars 2012.
Note : 9/10.

Qui ne connait pas Edgar Rice Burroughs, surtout toi, fidèle lecteur de Science-Fiction Magazine ? Normalement, la première réponse venant à l’esprit est « Ce n’est pas celui qui a écrit Tarzan ? ». Si, bien sûr, Tarzan, c’est lui. Mais juste derrière, mondialement connu pour tout amateur, il y a un autre cycle, plus science-fictionnel que les récits de l’homme-singe en slip léopard, des aventures situées sur une autre planète sur laquelle se rend un homme de notre monde qui va devenir un héros en sauvant la princesse régnant sur un des peuples habitant... Mars !
Capitaine dans l’armée confédérée lors de la guerre civile américaine, John Carter (Taylor Kitsch, belle gueule qui cette année en deux films passe de l’anonymat au premier plan avec ce film et la très attendu « Battleship » de Peter Berg, sorte de « Transformers » en pleine mer, et qui constitue une sorte de révélation dans le sens où il n’est pas qu’une gravure de mode comme on pouvait le craindre...) n’a plus d’illusions en retrouvant sa femme morte dans l’incendie de leur foyer. En cherchant un trésor, il découvre un étrange médaillon qui l’envoie directement dans un autre monde, celui de la planète Mars prénommée là-bas Barsoom. Capturé par d’étranges humanoïdes, les Tharks, Carter va se retrouver au cœur d’une gigantesque bataille entre deux autres peuples, les Zodangiens menés par l’implacable et assoiffé de pouvoir Sab Than, et les Heliumites, proches des Terriens, dirigés par le Jeddak (le roi) Tardos Mors et sa fille Dejah Thoris. L’ensemble de ces peuples ne se doutant pas qu’ils ne sont que les pions des Therns, représentants de la déesse Issus, mais qui ne sont rien d’autres que la civilisation la plus avancée de Barsoom, au point qu’ils savent pertinemment qui est John Carter et d’où il vient. Pour Carter, sa nature de terrien lui donne en plus des pouvoirs impressionnants en ce monde d’ailleurs qu’il va utiliser dans une guerre qui va lui redonner l’humanité qu’il a perdue, et un sens à sa vie parmi les plus importants qu’il n’ait jamais eus. John Carter de Terre n’est plus, John Carter de Mars a son destin en marche. Et cette histoire sera narrée par son neveu, Edgar Rice Burroughs...
Ce dernier point étant la réalité qui rejoint la fiction, bien entendu. Bien avant « Star Wars », il y avait donc « La princesse de Mars » avec ses peuples, ses mondes, ses vaisseaux, ... Un tel univers ne pouvait décemment prendre vie qu’aujourd’hui, avec des effets spéciaux qui rencontrent de moins en moins de limites. Auparavant, on aurait eu un résultat qui n’aurait jamais restitué la puissance de l’imagination de Burroughs sur son histoire, tout simplement. Aujourd’hui, les armées de toutes les peuplades prennent vie, les vaisseaux sont les merveilles telles qu’on se les imaginaient, et surtout il y a derrière ce projet de folie (bien qu’après « Avatar »... ), un cinéaste capable de restituer la magnificence de cet univers conjuguée avec surtout le talent personnel en plus. Ce n’est pas Chris Weitz derrière « A la croisée des mondes » ou Martin Campbell derrière « Green Hornet », mais Andrew Stanton, celui à qui on doit deux merveilles de chez Pixar, « Le monde de Nemo » et « Wall-E » et qui co-réalisa « 1001 pattes ». Tout comme son collègue Brad Bird pour « Mission : Impossible, Protocole Fantôme », Stanton passe de l’animation au film live sur un projet certes colossal mais qu’il prend à bras le corps : « la princesse de Mars » est son roman préféré depuis sa plus tendre enfance, en faire un film était un fantasme, un rêve aujourd’hui devenu réalité avec à sa disposition, l’ensemble des techniques les plus sophistiquées et avancées pour recréer Barsoom. Mais pour Stanton, hors de question de ne faire qu’un gros film boursouflé du genre, un ersatz d’un des derniers produits estampillés George Lucas. Tout Disney qu’il est « John Carter » se permet quelques séquences bien plus adultes qu’on ne le pensait de la part d’un tel studio, arrivant même à rendre un univers très « Frank Franzetta » (Carter se battant seul au milieu des armées dont chaque soldat tombe a ses pieds, mortellement blessé par ses sabres... Même le remake de « Conan » n’a jamais fait ça !), lui-même grand amateur du héros de Burroughs. Alors oui, il y aura bien un gentil monstre, Woola le Calot, sorte de chien-lézard, quelques gags un peu légers. Mais ce ne sont que des points de détails (tout comme le choix de Lynn Collins pour le rôle de la princesse Dejah Thoris... Manque un peu de charisme, son altesse...) sur l’ensemble d’une œuvre aussi réussie. C’est Edgar Rice Burroughs qui n’en reviendrait pas et serait le plus heureux des auteurs de voir ainsi sa création prendre vie. Et en tant que pur fan, Andrew Stanton l’a respecté au-delà de nos plus folles espérances.

St. THIELLEMENT

Dans sfmag N° 76 en kiosques du 12 mars au 12 mai 2012, un dossier complet sur "John Carter" avec les interviews des acteurs, du réalisateur, une présentation du film par son producteur, un dossier sur E. R. Burroughs et une autre chronique du film. A ne pas manquer !



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