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  Sommaire - Films -  G - L -  Intruders (Id.)
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"Intruders (Id.)" de Juan Carlos Fresnadillo

 

Scénariste : Nicolas Casariego & Jaime Marques
Avec : Clive Owen, Carice Van Houten, Kerry Fox, Daniel Brühl, Ella Purnell.
Distribué par Universal Pictures International France
103 mn
Sortie le 11 Janvier 2012
Note : 7/10.

Le hasard des sorties cinéma est parfois bien étrange. Comme le prouve la sortie de ce « Intruders » qui avait plus de chances de passer directement par la case vidéo que par une sortie salles des plus discrètes. Qu’importe, pour une fois que ça arrive, on ne va pas faire la fine bouche, autant en profiter surtout qu’en plus, « Intruders » se sort assez bien d’un scénario qui aurait pu si facilement être casse-gueule au possible pour aboutir à un produit simplement méprisable...
En deux époques différentes, en deux lieux carrément opposés, deux enfants se réveillent chaque nuit en hurlant qu’une ombre veut les attraper, déchirer leur âme et les emporter comme trophées. De nos jours, en Angleterre, en vacances chez ses grands-parents, la jeune Mia découvre dans le creux d’un arbre une boite avec un mystérieux message dont il manque une partie. Elle tente alors d’en trouver la suite, et c’est alors qu’elle ressent une maléfique présence qui va se matérialiser à ses côtés et qui va tenter de lui voler son âme. Chaque nuit, le cauchemar recommence. C’est alors que son père surgit un soir dans sa chambre durant une de ces crises et qu’il va alors lui aussi voir ce qui terrorise ainsi son enfant.
Juan Carlos Fresnadillo est entré dans le cinéma avec deux films qui, sans être parfaits, contenaient cependant assez d’éléments positifs pour qu’on s’intéresse à la suite de sa carrière : il s’agissait de « Intacto » et surtout de la séquelle au film de Danny Boyle, « 28 jours plus tard », basiquement baptisée « 28 semaines plus tard ». Il s’attaque ici aux peurs enfantines, avec son quota de monstres et autres terreurs de tous poils. Le croquemitaine du jour s’appelle « Hollow face », soit « Visage creux ». On croirait voir les créatures encapuchonnées du « Seigneur des anneaux », pour donner une idée de leur look. D’un tel sujet, on peut en sortir un shocker de base, comme on en a tellement vu. Sauf qu’ici, les scénaristes ont décidé de traiter concrètement le sujet, au point de vouloir le rationaliser. Et si ces peurs enfantines étaient héréditaires ? Inutile de préciser que là, ça peut très vite glisser vers l’essai intello qui veut montrer que tout ceci peut rationnellement être expliqué. Et c’est un peu ce qui se passe dans « Intruders », sauf que le traitement est subtil, crédible et que pour une fois, certains extrêmes sont traités intelligemment au point qu’ils en arrivent à être terrifiants. Fresnadillo et ses scénaristes donnent des visions de la folie assez inédites, et ce sont ces petits détails qui, mis bout à bout, donnent une cohésion à l’ensemble, aidé il est vrai par un Clive Owen qui apporte la sincérité et la conviction de croire à de telles terreur. Certes, le mélange des deux époques n’est guère convaincant, c’est certainement même le seul vrai point faible du film, lequel arrive cependant donc, à faire du neuf avec du vieux, à traiter « sérieusement » le genre du fantastique (si méprisé par tant d’incultes et d’ignorants...), mais aussi (et contrairement aux autres cités juste avant), avec un respect aussi certain. Et c’est là que réside la recette miracle pour ce genre de films, à savoir qu’ainsi fait, il réussit à terrifier de manière plus qu’efficace avec ce qui est juste très proche de nous. Fresnadillo l’a très bien compris, et à part quelques petites réserves, il jongle avec une certaine habileté avec les codes du genre, plus réussis dans un lieu que dans un autre, mais où au moins la sincérité paye en rationalisant ainsi ces icones du fantastique. Comme quoi, ça peut se faire, ça peut arriver.

St. THIELLEMENT



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