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  Sommaire - DVD -  M - R -  Red Hill (Id.) - Edition Blu-ray (France) - Inédit
"Red Hill (Id.) - Edition Blu-ray (France) - Inédit "
de Patrick Hughes
 

Scénario : Patrick Hughes
Avec Ryan Kwanten, Steve Bisley, Tommy Lewis, Claire Van Der Bloom.
CTV Vidéo

Le dernier exemple de la grande qualité du cinéma australien. Dans le Fantastique, ce dernier fut roi dans les années 80, tant avec des œuvres privilégiant l’ambiance, un raffinement dans la narration telles que « Pique-nique à Hanging Rock », « Long week-end », « Harlequin » pour les plus connus, avant d’exploser littéralement avec George Miller et « Mad Max », lequel demeure toujours inégalé à ce jour dans la description de la violence et de la folie à l’aube de la fin de l’humanité. Puis, il y eut une traversée du désert, sauf en comédie où Paul Hogan et son « Crocodile Dundee » (le premier, le seul, l’unique, les séquelles sont immondes !) fracassa le box-office local et mondial. Si on inclut la Nouvelle-Zélande, alors Peter Jackson sera celui qui lui donna ses plus belles lettres de noblesse, ne serait-ce qu’avec « Le seigneur des anneaux », tourné en plus là-bas. Mais depuis peu, le fantastique australien revient sur le devant de la scène, comme le prouve ce « Red Hill » (qui n’est pas du tout un DTV, contrairement à ce qu’on peut lire à droite et à gauche, mais un vrai film de cinéma qui chez nous se transforme en inédit vidéo !), et son histoire mélangeant le polar, le western et le fantastique un tantinet horrifique.
Pour que sa femme enceinte puisse se reposer durant sa grossesse, l’officier Shane Cooper a demandé une mutation dans un coin reculé de l’Australie, loin des bruits de tout environnement urbain. Sa première journée commence par sa rencontre avec le shérif local, surnommé Old Bill. Puis on l’envoie dans une ferme vérifier un étrange massacre de bovins. Durant son absence, Old Bill et ses hommes apprennent l’évasion d’un certain Jimmy Conway, réputé extrêmement dangereux. Tous les flics et quelques adjoints bénévoles de l’équipe d’Old Bill prennent les armes. Et quand Shane revient, il découvre qu’un massacre a commencé : Jimmy élimine un par un tous ceux qui travaillent pour Old Bill. Pour Shane, cette première journée sera la pire et la plus importante de sa vie.
Présenté à Beaune 2011 (le Festival du Film Policier dont personne ne parle, et qui remplace le défunt Cognac) en section Sang-Neuf (une sélection de premières œuvres un peu décalées par rapport au genre), « Red Hill » séduit dès ses premières images de paysages sauvages de l’Outback australien. Ensuite, tout va très vite, une évasion, des flics, une vendetta menée comme la mission d’un serial-killer (un aborigène au faciès ravagé par le feu...), un tueur quasiment invincible et omniprésent. Jeune réalisateur qui signe ici son premier film, Patrick Hughes l’a également écrit en pensant à tout ce qu’il aime, du western au slasher en passant par le polar noir. Le résultat est simplement incroyable, « Red Hill » étant mené sur un rythme soutenu avec une tension de corde de piano ! Jusqu’au bout, on n’a cesse d’être mené jamais là où on pense aller, et pourtant, la vérité finit par apparaitre, mais à quel prix. Le final est limite apocalyptique, le héros n’en sortira pas indemne au vu de l’horreur de ce qu’il a découvert dans une si petite ville qui semblait pourtant bien tranquille... Remarquablement bien écrit (chaque personnage existe !), réalisé avec maestria (les cadrages sont splendides, les plans superbes), « Red Hill » est simplement un bonheur à découvrir en même temps qu’une belle petite baffe en pleine figure. Le genre d’œuvre qui, après des dizaines de médiocrités et autres navets, vous redonne goût au cinéma. Quant à l’édition Blu-ray, elle sert magnifiquement les qualités visuelles du film, et tout serait parfait si les bonus étaient un peu plus conséquents, et surtout avaient repris ceux de l’édition britannique à savoir un making-of, et surtout quelques scènes coupées dont une fin alternative qui mettait un peu trop les points finaux sur les « i » (elle se situait entre la fin actuelle et l’ultime séquence avec le félin... Vous verrez !). En lieu et place de tout ça, on a droit à une interview certes intéressante du réalisateur (comment il a fait son film, c’est déjà passionnant !) mais filmé dans une petite pièce sans aucune recherche esthétique. Pour un tel petit bijou, consacrant une nouvelle fois le cinéma australien, c’est tout de même assez dommage de ne pas avoir ce que d’autres ont eu le droit d’avoir... Mais bon, le plus important demeure le film, et là, en plus en Blu-ray, « Red Hill » est un vrai petit chef-d’œuvre.

Note film : 10/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 2.40, image 16/9ème -Bonus : 3/10 (vostf) : interview du réalisateur.
St. THIELLEMENT



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