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  Sommaire - DVD -  G - L -  Instinct de survie (The New Daughter) - Edition Blu-ray (France) - Inédit
"Instinct de survie (The New Daughter) - Edition Blu-ray (France) - Inédit "
de Luis Berdejo
 

(France) - Inédit Luis Berdejo
Avec Kevin Costner, Ivana Baquero, Samantha Mathis, Noah Taylor.
Metropolitan Vidéo

Il fut un temps où Kevin Costner dominait le box-office. Second (jeune) couteau dans l’oubliable « Silverado », il éclate en Elliott Ness dans « Les incorruptibles », joue les têtes d’affiche dans des œuvres qui se rentabilisent plutôt bien avant le triomphe de « Danse avec les loups ». les quatre films suivants le mettent en haut du box-office, jusqu’à l’échec de « Wyatt Earp » et surtout celui de « Waterworld ». En plus, il gagne une sale réputation sur les tournages, parvient quand même à signer le très beau « Postman » qui se vautre encore plus que les autres, descend alors dans des films complètement ratés comme « Destination Graceland », retrouve les faveurs du public et de la critique avec son superbe « Open range », avant de définitivement chuter, même si certains titres ne méritaient pas ça (« Apparitions », méconnu et assez méprisé par beaucoup, mérite largement de sortir du rang...). Pourtant, chose incroyable, même un mauvais film se laisse voir quand Costner joue dedans. « Mr Brooks » est bien pourri, mais lui est bon. D’ailleurs, pour celles et ceux qui sont fans, à noter qu’en bonus du DVD de ce dernier, on trouve une interview exclusive réalisée chez lui par Didier Allouch où l’acteur revient sur sa carrière, son ascension et sa chute, ses bons et ses mauvais choix. Maintenant, acheter un DVD juste pour ça... Récemment, Costner faisait partie du casting de l’excellent « Company men » aux côtés de Ben Affleck, Tommy Lee Jones et Chris Cooper. On le reverra l’an prochain en père adoptif terrien de Superman dans « Man of steel », et aussi en homme de main véreux dans le western (faussement) spaghetti de Tarantino, « Django unchained ». Le genre de petits rôles qui relancent des carrières, ça... Bon, mais auparavant, Costner joua dans d’autres films qui finirent même par ne pas sortir en salles. Franchement, quand on voit des navets comme « La rumeur court », hein... Et c’est le cas de ce « Instinct de survie », titre français débile (et utilisé en sous-titre du « Stuck » de Stuart Gordon, manque d’inspiration les gars !) de « The new daughter », thriller surnaturel et horrifique, le premier du genre pour Costner qui y livre une excellente prestation pour un film loin d’être parfait mais qui finalement, grâce à lui, gagne à être découvert, si ce n’est plus...
Pour repartir sur de nouvelles bases suite à son divorce, l’écrivain John James (Costner) décide de déménager de la grande ville vers la campagne où il pense avoir trouvé la maison qui l’aidera, avec ses deux enfants, à rebâtir une nouvelle vie. Pourtant, d’étranges faits commencent à l’intriguer d’autant plus qu’ils influent sur le comportement de son ainée, Louisa. Il semblerait que cela soit en plus lié à un étrange monticule de terre situé non loin de la maison, et sensé être une ancienne sépulture. Mais quand Sam, son fils, semble lui aussi à avoir peur de sa sœur, John décide alors de réagir avant qu’il ne soit trop tard pour ses enfants...
Comment dire, ça commence très bien, mais le final est un poil grand-guignolesque... Et pourtant, une fois le film fini, on y repense, et on peut légitimement lui trouver des qualités. Déjà donc par Costner, simplement excellent. C’est son personnage, et son interprétation, qui donne au film sa plus grande force. Et c’est là qu’on découvre un autre point positif, à savoir que le scénario est tiré d’une nouvelle de John Connolly, cet irlandais qui écrit aux States des polars noirs implacables, bouleversants, ayant pour héros un ex-flic qui suite à une engueulade avec sa femme est descendu boire un verre et quand il remonta chez lui, il la découvrit avec sa fille dans les bras, les deux massacrées par un serial-killer. Voilà, c’est son premier roman, « Tout ce qui meurt », c’est un chef-d’œuvre du genre, et ça donne une idée de la noirceur de l’auteur. En même temps, un type très touché par l’amour dans un couple et les enfants. Le personnage de Costner, John James, est un pur héros à la Connolly, meurtri pas son divorce qu’il ne comprend toujours pas, et qui fera tout pour ses enfants. Bon, l’intrusion de Connolly dans le Fantastique n’est pas révolutionnaire, mais il donne un point de départ peu courant avec une cellule familiale brisée et dont le père va protéger ce qu’il reste de ce qu’il pensait être l’image du bonheur. Tout cela est mis en scène par Luis Berdejo, un petit nouveau derrière la caméra, mais bon connaisseur du genre puisqu’il fut co-scénariste de « Rec » et du futur « Rec 3 : Genesis » (seulement réalisé par Paco Plaza ce coup-ci), et qui livre un travail très honorable, voir efficace (il a été à bonne école...) quant aux scènes de trouillé (l’apparition des « choses » est parfois purement terrifiante !). Mais au vu des scènes coupées, « Instinct de survie » a beaucoup souffert. Car ses scènes coupées se révèlent parfois très intéressantes (la confrontation entre John et son ex...) et leur éviction n’a même pas permis au film de sortir en salles aux States...Autrement, un making-of court mais instructif, où John Connolly parle, et Costner aussi. Enfin, terminons juste pour dire que la copie Blu-ray du film est magnifique, restituant l’ambiance étrange de la campagne de Caroline du Sud, et ne décevant jamais pour ses nombreuses scènes nocturnes. Au final, malgré une réputation assez maudite, cet « Instinct de survie » (ce titre....) se laisse découvrir une première fois, et s’apprécie curieusement bien mieux par la suite. Quant à Costner, même dans le Fantastique, voir l’épouvante ou l’horreur, il demeure ce grand acteur qui se fait définitivement trop rare, et sa prestation vaut bien mieux que certaines autres qu’on a déjà oublié...

Note film : 7/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 2.41, image 16/9ème - Bonus (vostf) : 8/10 : making-of - scènes coupées - commentaire audio du réalisateur - bandes-annonces.
St. THIELLEMENT



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