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  Sommaire - Films -  G - L -  La Défense Lincoln (The Lincoln Lawyer)
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"La Défense Lincoln (The Lincoln Lawyer) " de Brad Furman

 

Scén. : John Romano, d’après un roman de Michael Connely
Avec : Matthew McConaughey, Marisa Tomei, Ryan Philippe, Josh Lucas, John Leguizamo, Bob Gunton, Frances Fisher et Wiliam H. Macy.
Distribué par Metropolitan Filmexport
118 mn
Sortie le 25 Mai 2011
Note : 6/10

Un thriller juridique, pas dans le style Grisham, mais dans celui de Michael Connelly, auteur de polars qui n’ont rien d’extraordinaire comme celui qui fut adapté pour Clint Eastwood, « Créance de sang ». Et il ne faut surtout pas confondre Michael Connely avec John Connoly, lui grand auteur irlandais de romans noirs complètement torturés. Là-dessus, on y greffe un acteur américain nanti d’un potentiel certain, mais qui le gâche plus souvent qu’autre chose, Matthew McConaughey, devenu célèbre « visuellement » avec l’étalage de son physique pour une célèbre marque de parfums... Contre toute attente, c’est lui qui sauve le film.
Michael Haller fait partie de ces avocats dont la réputation se construit avec le nombre d’affaires gagnées en faveur de ses victimes, souvent des criminels de troisième zone qu’il met un point d’honneur à faire sortir libres. Son bureau se situe dans une Lincoln Continental, il ne cesse d’aller d’un tribunal à un autre, il est séparé et père d’une gamine qu’il ne voit pas assez souvent. Un jour, on lui amène le cas d’un riche play-boy des beaux quartiers accusé d’avoir cogné à mort une jeune femme. Voyant là l’occasion de changer de niveau, Michael va en fait être confronté à un malade encore plus manipulateur que lui. Et le condamner serait porter un coup dur à sa carrière et surtout à sa renommée auprès d’une certaine clientèle...
Les tenants et les aboutissants policiers, on les devine aisément, jusqu’à un final à tiroirs complètement ridicule. Qu’importe, on se laisse pourtant embarquer dans une ballade dans un Los Angeles autre que celui qu’on nous montre le plus souvent du temps, un Los Angeles plus sombre, plus sale, plus dangereux, un Los Angeles plus réel. Et il y a Matthew McConaughey, acteur play-boy par excellence, qui ne cesse de faire admirer un physique entretenu plusieurs heures par jour, au point de ne faire croire qu’il ne vit plus que pour ça. Pourtant, McConaughey est aussi un excellent acteur, découvert en pur psychopathe dans le quatrième « Massacre à la tronçonneuse » (sous-titré « Next generation ») signé Kim Henkel avec Renée Zellwegger (supportable à l’époque), avant de faire un grand bond en avant avec deux films. Tout d’abord, le « Lone star » de John Sayles, polar texan sur un meurtre du passé. Ensuite, on le découvre en jeune avocat du Sud défenseur d’un père noir ayant vengé sa petite fille dans le très bon « Le droit de tuer ? » (titre français débile, une fois de plus...) d’après John Grisham. Il enchaine alors les films importants mais de qualité diverse et variée comme le pompeux « Amistad » de Spielberg, l’excellent « U-571 » de Jonathan Mostow, l’excellent et troublant « Emprise » de Bill Paxton, avant de livrer une de ses meilleures prestations en mercenaire fou dans « Le règne du feu » de Rob Bowman, rôle qui permet de croire qu’il aurait pu faire un excellent Doc Savage tant son look y fait penser. Après, McConaughey va enchainer à une cadence régulière les nanars dans la comédie sentimentale en culminant dans l’extrêmement nul « L’amour de l’or ». Mais il semblerait qu’enfin il se lasse de cette image, comme le prouve son implication dans cette « Défense Lincoln » où, tout simplement, il livre sa meilleure prestation depuis longtemps. Pour le reste, c’est moins bien, le scénario tombe vite dans un canevas sans surprise, que sauvent heureusement l’acteur principal donc et un nouveau venu qui à défaut de savoir manier avec talent le suspense juridique, sait faire d’une ville un des personnages du film. Grâce à lui et McConaughey, « La défense Lincoln » arrive finalement à posséder quelques atouts qui lui donnent l’essentiel de ses seules qualités.

St. THIELLEMENT



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