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  Sommaire - Films -  S - Z -  Sucker Punch (Id.)
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"Sucker Punch (Id.) " de Zack Snyder

 

Scénaristes : Zack Snyder & Steve Shibuya
Avec : Emily Browning, Abbie Cornish, Jena Malone, Carla Gugino, Oscar Isaac, Jon Hamm & Scott Glenn
Distribué par Warner Bros. Entertainment France
Sortie le 30 Mars 2011
Note : 3/10

En quatre films, Zack Snyder est devenu célèbre. Son premier sera le remake réussi de « Dawn of the dead » (« Zombie » en vf) de George A. Romero. Son second sera l’adaptation du roman graphique de Frank Miller, « 300 », énorme succès commercial, compensant un accueil assez mitigé (même si le film se digère finalement mieux au bout d’une ou deux visions supplémentaires...). Puis il déclenche les foudres des fans de comics avec « Watchmen », adaptation inégale en salles, bien plus réussie en director’s cut. Enfin, pour ses enfants (!!!), il réalise « Le royaume de Ga’Hoole : la légende des gardiens », film d’animation visuellement plus que splendide, mais pêchant sur pas mal de points scénaristiques, et qui au final n’est pas si autant fait pour les enfants que ça (bien que personnellement, j’en connais une qui le regarde en boucle depuis sa sortie et qui s’est prise de passion pour les chouettes et autres hibous...). En quatre films, Zack Snyder a bâti sa réputation, et surtout son style, lequel n’est pas exempt de défauts qui deviennent parfois trop flagrants. Avec son cinquième long-métrage, Snyder clame haut et fort avoir enfin réalisé un film « d’auteur ». On peut le voir ainsi, mais sans que cela change le résultat de « Sucker Punch », un projet bourré d’ambition sur le papier et au vu de quelques images, et qui s’avère au final plus simpliste et infantile qu’autre chose, malgré quelques idées complètement folles malheureusement pas du tout exploitées telles qu’elles auraient pu et du l’être.
A la mort de sa mère, Babydoll a très vite compris le danger que représentait son beau-père pour sa sœur et elle. En voulant la défendre, elle la tue, prétexte mis en avant pour la faire enfermer dans un hôpital psychiatrique. Là, elle entre dans un univers de tortures psychologiques qui la poussent à se créer un univers dans lequel d’autres pensionnaires et elle-même ont un rôle différent. Et dans ce monde parallèle, Babydoll veut là encore s’évader, formatant avec quatre autres filles des plans aussi fous que fantasmagoriques pour y parvenir. Sa seule arme : son imagination, cette clef qui lui permettra enfin de briser tous ces barreaux qui la retiennent prisonnière.
Au vu de l’affiche, on songe à un univers complètement apocalyptique, guerrier, peuplé d’amazones new-look luttant contre toutes sortes de monstres et autres titans avec des armes de destruction monumentales. Il y a un peu de ça dans « Sucker Punch », mais noyé dans des ralentis qui n’en finissent plus, et surtout perdus au milieu de sous-intrigues aux issues gagnées d’avance. Car contrairement à ce qu’on pensait, tout ceci s’avère certes destructeur mais sans jamais verser une larme de sang, et en répondant à un canevas qui se répète à trois ou quatre reprises de la même manière : Babydoll doit détourner l’attention, elle ferme les yeux, et comme le chat Waldo Kitty, elle s’imagine dans la peau d’une autre, invincible, performante, la meilleure qui soit, pour un petit récit qui satisfera les (beaucoup) plus jeunes. Et c’est là que se situe le pire défaut du film : faire croire à une œuvre barbare et ultra-violente alors qu’il ne s’agit que d’une adaptation d’un gentil jeu vidéo avec des super nanas sexy qui castagnent des samouraïs géants et autres zombies. Visuellement, on peut y trouver un intérêt, mais paradoxalement, « Sucker Punch » s’avère si pauvre quant à son scénario que même le moins exigeant peut se lasser d’une intrigue aussi mince, répétitive, limite débile et finalement complètement infantile. C’est simple, « Sucker Punch » n’est pas le film qu’on pensait voir, et il confirme définitivement que Zack Snyder en voulant défier l’imagination, montre les propres limites de la sienne : tout cela restera faussement violent, provocateur et délirant. Et quand on pense que c’est lui qui va signer le prochain « Superman », on espère que l’ombre du producteur Christopher Nolan l’empêchera d’appliquer son « style » à cette nouvelle version.

St. THIELLEMENT



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