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  Sommaire - Films -  G - L -  Hell Driver (Drive Angry)
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"Hell Driver (Drive Angry) " de Patrick Lussier

 

Réal. & scénariste : Patrick Lussier
Co-scénariste : Todd Farmer
Avec : Nicolas Cage, Amber Heard, William Fichtner, Billy Burke, David Morse
Distribué par Metropolitan Filmexport.
104 mn.
Sortie le 23 Mars 2011.
Note : 6/10.

Nicolas Cage est complètement barré ! Celui qui commença par la petite porte tout en étant le neveu d’un (ex-) grand cinéaste en alternant des œuvres de plus (« Arizona junior », « Sailor et Lula »« Red rock west », et surtout son rôle mémorable de mafioso psychopathe dans l’excellent « Kiss of death ») ou moins (« Fire birds », « Moonstruck », « Guarding Tess ») grande importance ayant comme point commun une présence indéniable, vit sa carrière s’envoler en commençant par « Leaving Las Vegas » qui lui rapporta l’Oscar du Meilleur acteur. L’année suivante, en plein été 96, il domine le box-office mondial avec « The rock », son premier blockbuster qui dépassera les cents millions de dollars. Un an plus tard, il persiste et signe avec à un mois d’intervalle, les sorties de « Les ailes de l’enfer » et surtout le sublime « Face/off » de John Woo : Nicolas Cage joue définitivement dans la cour des grands. Jusqu’en 2006, même si certains films ne marqueront pas les annales, il demeure une valeur sûre, avec au moins de grands titres tels que « Lord of war ». Pourtant un jour, de gros ennuis personnels financiers le poussent à accepter tout et n’importe quoi et sa carrière part alors en vrille, un véritable rollercoaster artistique, fait de n’importe quoi, à un point tel qu’il se permet tout, comme le prouve aujourd’hui ce « Hell driver » (on rappelle qu’il s’agit du titre français...), tourné en 3D (pour bien montrer la différence avec « en 3D », mais bon, ça ne change rien, donc on laissera de côté ce gadget qui ne vaut que pour « Avatar » et c’est tout !), véritable maelström cinématographique, tellement ahurissant qu’il en devient plaisant. Pourtant, il faut vraiment s’accrocher...
Milton est un damné, condamné pour l’éternité à séjourner en enfer. Pourtant, il parvient à s’évader. Il part aussitôt à la recherche de ceux qui ont tué sa fille et kidnappé sa petite fille, à savoir une secte d’illuminés adeptes d’un culte satanique. Mais aussi dangereux soient-ils, rien ne pourra arrêter la vengeance d’un homme qui a échappé à l’Enfer. Pour Milton, le temps joue contre lui : ils veulent sacrifier l’enfant à la prochaine pleine lune, et lui-même est poursuivi par le « comptable », sorte de chasseur de primes à la solde du maître des Enfers, et qui doit régulariser les comptes des âmes damnées. Aidé par une superbe ex-serveuse de bar, et maniant le volant comme personne au monde, Milton va déclencher un début d’apocalypse pour parvenir à ses fins avant de retourner dans sa « taule ».
Et ce résumé est à l’image de ce que le film montre, à savoir un gigantesque bazar de n’importe quoi, mis en scène n’importe comment, ne reculant devant aucune folie, complètement ravagé, mélangeant dans un immense patchwork le pire et le meilleur des séries B, voire limite Z ! A la base de ce capharnaüm, le scénariste Todd Farmer à qui on doit des œuvres telles que « Jason X » (pas le pire, loin de là, mais déjà bien chtarbé !), le pas mal « Messagers 2 : les origines du mal », et aussi et surtout en collaboration avec Patrick Lussier, qui réalise « Hell driver », le plutôt très bon remake de « Meurtres à la St Valentin ». Lussier maintenant : un poulain de l’écurie des frères Weinstein (donc leur esclave...), branche Dimension, et qui derrière la caméra a signé des titres aussi mirobolants que « Dracula 2001 » et ses deux séquelles (ce qui fait trois nanars !), « Prophecy 3 » (le pire de la trilogie), et « La voix des morts 2 » (aussi terne que le premier) : une filmo pareille, ça laisse songeur... Bon, il fut monteur sur des titres plus prestigieux tels que « Freddy sort de la nuit » et la trilogie « Scream », ainsi que d’autres œuvres de Craven (dont « Cursed »...), et aussi sur « Halloween H20 ». Donc, avec un tel duo, la folie déjantée d’un Nicolas Cage en roue complètement libre depuis quelques temps, le sex-appeal affolant d’un Amber Heard qui balance un vocabulaire ordurier ahurissant à un rythme aussi effréné que les bagnoles du film, quelques visions de nudité féminine de bonne tenue, des séquences d’action montées avec un sens inné du non-sens ( !!!), une pincée de gore, j’en passe et des meilleures, sans oublier quand même l’aveu d’une nostalgie d’un certain cinéma d’exploitation des seventies qui n’a jamais été aussi barge, on peut soit complètement détester « Hell driver », soit y trouver un plaisir pervers ou coupable (faites votre choix...) qui, malgré un rythme réellement très mal agencé puisque on a l’impression que rien n’avance, fait qu’on ne peut pas jeter cet énorme ovni cinématographique comme un vulgaire nanar irregardable plus de trente secondes. Le gadget « tourné en 3D » n’a que peu d’intérêt, mais autrement, « Hell driver », c’est une plongée dans une folie comme on en a rarement vécue, pas la plus raffinée et intelligente qui soit, certes, mais dans le genre, on peut considérer cela comme une expérience vraiment inédite.

St. THIELLEMENT



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