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  Sommaire - Films -  S - Z -  Scott Pilgrim (Scott Pilgrim vs. The World)
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"Scott Pilgrim (Scott Pilgrim vs. The World) " de Edgar Wright

 

Réal. & co-scénariste : Edgar Wright
Scénariste : Michael Bacall, d’après les bandes dessinées de Bryan Lee O’Malley
Avec : Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Kieran Culkin, Chris Evans, Jason Schwartzman, Brandon Routh
Distribué par Universal Pictures International France
112 mn
Sortie le 1er Décembre 2010
Note : 9/10.

Voici certainement le film le plus fou de cette année. Tellement décalé, dingue, novateur, émouvant, drôle, que l’ensemble de ce patchwork d’idées a bien rebuté le public américain. Et pourtant, si on devait résumer « Scott Pilgrim » en une phrase, ce serait qu’il s’agit là « d’une comédie de teen-agers qui pourrait s’assimiler à du John Hughes version troisième millénaire » ! Un produit finalement trop ambitieux et sophistiqué pour un public qui n’était pas prêt à recevoir un tel choc...
Scott Pilgrim est un dragueur invétéré de 22 ans. Pour lui, une fille est une aventure d’avant de passer à une autre, le tout entrecoupé de parties de jeux vidéo et de répétition musicales avec son groupe de rock. Sauf que le jour où il rencontre Ramona Flowers, il pense enfin avoir trouvé l’âme sœur, la femme de sa vie. Mais voilà : avant de posséder l’amour de sa douce, Scott va devoir affronter auparavant ses sept ex ! Lesquels n’ont qu’un but dans la vie : dégommer ce loser de Scott Pilgrim. Pour Scott, le défi est monumental, mais le jeu en vaut-il la chandelle surtout que plus il se rapproche de Ramona, plus dures sont les épreuves, jusqu’à l’ultime, celle qui prouvera qu’il est aussi celui que Ramona attendait.
Au départ, une bande dessinée alliant l’univers du manga à celui des jeux vidéo, et signée d’un artiste anglo-saxon. La découvrant, celui qui seul pouvait venir à bout d’un tel projet, Edgar Wright, passé à la postérité avec ses deux précédents films, les monstrueusement désopilants et ravageurs « Shaun of the dead » et « Hot Fuzz ». le seul, parce qu’il voulait à tout prix ne pas édulcorer le matériau de base, et tenter de le restituer au mieux en langage cinématographique. Le résultat est au-delà des plus folles espérances, puisque « Scott Pilgrim » parvient à exister en tant que film, à ne pas faire simplement adaptation visuelle d’un autre univers déjà existant et surtout à harmoniser le monde de la bande dessinée avec celui du cinéma au travers d’un film qui s’avère être une étude d’une certaine jeunesse actuelle au travers des mœurs de nos sociétés. A savoir qu’on retrouve via le personnage de dragueur qui se la jour pour mieux cacher sa ringardise une sorte de héros qui rappelle ceux qui servaient de base aux films de John Hughes, le tout transplanté dans une époque vivant au rythme des jeux vidéo. Le tout emballé cinématographiquement avec intelligence et sophistication des plans, concoctés parfois comme des vignettes de bande-dessinée. La vieille série TV de « Batman » revient d’ailleurs parfois en mémoire. De même, l’ensemble des sous-intrigues, qui pourraient se traduire par « les sept duels d’amour de Scott Pilgrim », possèdent chacune leur style, donné en plus par des personnages bien variés et différents. Alors, pourquoi au vu d’un tel film un tel échec chez l’Oncle Sam ? Parce qu’à la première vision, effectivement, on peut être décontenancé voir limite agacé par ce rythme, cet univers décalé, ce mélange de genres qui peut empêcher une implication personnelle. Jusqu’à ce que le film revienne en mémoire et là, plus on y pense, plus on peut légitimement adorer : « Scott Pilgrim », c’est du John Hughes et des jeux vidéo, c’est effréné, c’est fou, c’est drôle et touchant, et au fur et à mesure, on prend conscience de l’excellente qualité de l’œuvre quand on se rend compte qu’on n’arrête pas d’y penser : « Scott Pilgrim » est-il un excellent film ? Oh oui, et pas qu’un peu...

St. THIELLEMENT



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