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  Sommaire - DVD -  A - F -  Fear itself (Id.) - Edition zone 2 - Inédit
"Fear itself (Id.) - Edition zone 2 - Inédit"
de Stuart Gordon, Brad Anderson, Mary Harron, Breck Eisner, Ronny Yu, John Dahl, John Landis, Ernest Dickerson, Darren Lynn Bousman, Larry Fessenden, Rob Schmidt, Rupert Wainwright, Eduardo Rodriguez
 

Avec Eric Roberts, Brandon Routh, Clifton Collins, Jr., Josie Davis, Doug Jones, Vondie Curtis-Hall.
Metropolitan Vidéo

Voici l’intégrale d’une anthologie à la réputation jusqu’ici peu flatteuse, si l’on se fie à Internet. Faisant suite aux très inégaux « Masters of horror », reprenant même Mick Garris à la source du projet et à la production, on se demande bien pourquoi car sur les 13 épisodes la constituant, hé bien on est proche du 100% de réussite ! Même le moins bon des épisodes (« La morsure » de Ernest Dickerson) est toujours meilleur que le pire des « Masters of horror ». A priori, cette mauvaise réputation viendrait que la série soit moins portée sur l’horreur et le gore que son « illustre » prédécesseur. Effectivement, certains épisodes sont bien indiqués en tant que « director’s cut » (« dans ce cas-là : les épisodes signés Stuart Gordon, Larry Fessenden et Rupert Wainwright) supposant par là que la télévision a obligé un cahier des charges plutôt « grand public ». Or, à la vue de chaque épisode, non seulement les histoires sont bonnes mais en plus, il y a suffisamment d’effets sanglants et terrifiants pour satisfaire tout un chacun. Encore une fois, la démesure et l’excès dans le genre n’ont jamais été garants de qualité... Petit survol rapide des épisodes : de Stuart Gordon, on a droit à une variante de « Hidden » via un cannibale sorcier. De Brad Anderson (« The machinist » mais surtout « Transsiberian », excellent polar « enneigé » avec Woody Harrelson), une hantise avec un ex-flic (Eric Roberts) victime de ses erreurs du passé. De Mary Harron (l’excellent « American psycho » avec Christian Bale) une nouvelle version du « Prisonnier » avec l’ex-Superman, Brandon Routh. De Breck Eisner (le tâcheron de « Sahara » et « The crazies »), une excellente surprise avec un groupe de chasseurs coincés dans un vieux fort enneigé dans lequel ne vivent que trois jeunes filles et une créature assoiffée de sang. John Landis se rattrape de son fiasco chez les « Masters of horror » avec cette histoire de lettre qui vient compromettre sérieusement les projets de mariage d’une heureuse élue. Ronny Yu signe un des meilleurs segments de l’anthologie avec un échange d’identités entre deux hommes suite à leur réveil alors qu’on les donnait pour morts. Ernest Dickerson (« Que la chasse commence... ») laisse sur sa faim avec son vétérinaire qui « revit » suite à une morsure d’un étrange animal. On n’aimait pas du tout Darren Lynn Bousman pour ses contributions à la saga « Saw » et son abominable « Repo », il parait que son remake de « Mother’s day » est excellent, et en tout cas, son épisode sur le réveil d’une femme en plein apocalypse mondial constitue une excellente surprise. Pareil pour Larry Fessenden (l’exécrable « Syndrome Frankenstein » ou encore « Wendigo ») qui à la surprise générale signe une des meilleures histoires avec ce retour dans son ranch d’un homme resté plusieurs jours isolé dans des montagnes, et devenant un monstre pour les siens. John Dahl, habitué du polar noir (« Red Rock West », « The last seduction ») prouve qu’il peut aussi œuvrer avec talent dans le fantastique avec ce portrait d’un étrange schizophrène. On ne connait Rob Schmidt que par un film, l’excellent « Détour mortel » (qui ne donne que des suites pourraves, au passage...), et ici, il démontre une nouvelle fois qu’il aime le genre avec sa diabolique séance de spiritisme. Rupert Wainwright a été banni de la mémoire des fantasticophiles depuis son calamiteux remake de « Fog » ; il se rachète une conduite avec cette étrange histoire d’un homme ayant déjà vécu une autre vie, ou étant fou au point de croire vivre deux vies... Et pour finir, l’inconnu (chez nous) Eduardo Rodriguez fête Halloween à sa façon, surprenante et terrifiante. Dans l’ensemble, absolument aucun vilain petit canard, aucun navet, chaque film possède un certain potentiel, plus ou moins positif, d’accord, mais peu peuvent prétendre à ça dans une anthologie. Point commun : on croit souvent jusqu’au dernier moment à un happy-end et les ultimes images basculent complètement en plein cauchemar. Pour chaque segment, un petit making-of concentré sur une interview du réalisateur vient en bonus pour une dizaine de minutes. Le générique est superbe, un thème musical excellent s’y rattachant. Enfin, il reste le packaging, beau visuellement, mais assez fragile, imitant une pierre tombale. Bref, pour une si peu flatteuse réputation, « Fear itself » s’avère définitivement une excellente surprise, à ranger aux côtés des « Tales from the crypt » et des quelques excellents épisodes des « Masters of Horror ».

Note film (ensemble de la saison) : 9/10
DVD : copies excellentes, format d’origine 1.85, image 16/9ème - Bonus : 7/10 : interview avec chaque réalisateur.

St. THIELLEMENT



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