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Sommaire - Interviews -  Lawrence Faudot, Directeur Publicis Cinema Champs Elysees (3D)


"Lawrence Faudot, Directeur Publicis Cinema Champs Elysees (3D) " de


SFMag : Pouvez-vous nous dire depuis quand le cinéma s’est-il équipé en numérique ?

LF ; Au Publicis Cinémas, en 2005, nous avons voulu profiter de la sortie d’un film très attendu, Star Wars : épisode III pour nous équiper de notre premier projecteur 2K qui était le Barco DP100. Maintenant, nous utilisons le projecteur Barco DP 3000 qui nous fait profiter d’un meilleur rendement en termes de luminosité.

SFMag : Sous quelle forme les films vous parviennent-ils ?

LF : Les films numériques sont des fichiers que nous recevons sur un disque dur externe que nous chargeons dans notre serveur Dorémi. Depuis peu nous sommes équipés d’un serveur Smartjog qui, lui, nous permet de recevoir des contenus via le réseau internet.
Les films chargés dans les disques durs sont programmés dans l’ordre voulu : constitution de la "playlist" sur le serveur du cinéma, ici c’est un modèle de marque Dorémi.

SFMag : A quel moment le choix de passer à la 3D a-t-il été fait ?

LF : Le Publicis Cinémas a participé a beaucoup de tests avec les professionnels lors de l’arrivée de la technologie 3D en France, nous étions donc les premiers à nous lancer dans l’aventure avec le film de Tim Burton L’ Etrange Noël de M. Jack 3D suivi du concert U2 3D.

SFMag : Quel est le principe général de la 3D avec lunettes actives ?

LF : La projection 3D est rendue possible grâce à l’emploi, en cabine de projection, d’un boîtier qui synchronise l’obturation des panneaux LCD insérés dans les verres des lunettes, avec les images du projecteur ; la séparation des informations destinées à l’œil gauche et l’œil droit se fait directement au niveau des lunettes. On masque ainsi, successivement et à grande vitesse, ce que voit chaque œil, et le cerveau reconstitue l’effet 3D ! A savoir que les lunettes de nos salles ne fonctionnent pas avec le système actif des téléviseurs 3D qu’on trouve sur le marché.

SFMag : Le projecteur a-t-il dû être modifié ?

LF : Non, nous n’avons eu qu’à relier un boitier électronique au projecteur. Ce boitier est également relié à des émetteurs à infrarouge qui pilotent, en salle, les lunettes actives.

SFMag : Pourquoi avoir choisi la technologie active ?

LF : Tout d’abord parce que c’était la seule solution disponible en France...
Depuis, la société Real D propose ses services d’installations en utilisant le système dit "Passif" et demande aux exploitants d’échanger leurs écrans blancs contre un écran métallisé. Les lunettes, quand à elles, sont sans système de cristaux liquides : elles n’utilisent qu’un filtre polarisant sur des lunettes peu onéreuses que le spectateur peut conserver ou jeter.
Des tests sérieux ont été réalisés par la CST... Les inconvénients sont que nous ne pouvons plus projeter un film en 2D sur un écran métallisé et qu’en termes de luminosité la puissance n’est pas assez bonne pour une projection cinémascope correcte en 3D.

SFMag : De quelle manière remettez-vous les lunettes aux spectateurs ?

LF : De la main à la main, après le passage en caisse. Nous fournissons également une lingette antiseptique pour nettoyer la monture avant de chausser la paire.

SFMag : Y-a-t-il un surcoût sur le prix de l’entrée et de quel montant ?

LF : Au Publicis Cinémas le surcoût pour la location de la paire de lunettes actives est de 1 €.

SFMag : Comment le justifiez-vous ?

LF : Nous avons décidé au Publicis Cinémas de ne pas faire de bénéfice avec les lunettes, nous pratiquons, à ce jour, une majoration d’un euro pour la location de la paire de lunettes au spectateur. Nous conserverons ce prix tant que nous trouverons l’équilibre entre l’achat de la paire (40€) et la casse ou le vol. Le bénéfice de la 3D se réalise par un nombre d’entrées supérieur à la 2D pour le même titre.

SFMAg : Au niveau logistique, comment gérez-vous les lunettes ? Jugez-vous cela complexe ?

LF : C’est un point délicat : c’est le seul problème majeur de la 3D en exploitation... nous devons, en terme de personnel, nous organiser pour la remise et la récupération des lunettes en salle. C’est pour cela que certains exploitants ont choisi la technologie dite passive, laissant ainsi le spectateur sortir de la salle avec sa paire de lunettes.

SFMag : Comment votre clientèle perçoit-elle la 3D ? Positivement ?

LF : En ce qui nous concerne, cela reste positif, mais nous veillons à changer notre lampe toutes les 500 heures faute de quoi le rendu se dégrade rapidement.

SFMag : Comment voyez-vous la 3D dans 5 ans ?

LF : Certains annoncent la fin de la 2D... Je n’y crois pas une minute, même si la télévision aujourd’hui monte au créneau. Je crois que cela va se calmer, et que les majors proposeront quelques gros titres en 3D, mais je pense sincèrement que la qualité d’un film, sa réalisation et son histoire ne dépendent pas d’un relief présent. Ne transformons pas nos salles d’exploitation cinématographique en parc d’attraction.

Marc Sessego/Andrée Cormier

Sincères remerciements à Lawrence Faudot qui nous a reçus dans la salle de projection du Publicis Elysées le 24 Août 2010 pour une vision fascinante de la 3D. Grand merci Lawrence !




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