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Sommaire - BD -  Planetary 1 : Tout autour du monde et autres histoires


"Planetary 1 : Tout autour du monde et autres histoires " de Warren Ellis & John Cassaday


 Ces derniers mois j’ai vu un ordinateur construit en 1944 qui pouvait cartographier le multivers. J’ai vu une chose qui utilisait des fantômes comme support de stockage d’information. J’ai arpenté le pont d’un vaisseau fait pour naviguer entre les réalités...

L’organisation Planetary vient de recruter Elija Snow. Cet homme d’expérience (n’est t-il pas né le 1 janvier 1900 ?) ne fait guère son âge et possède le pouvoir de congeler son environnement.
Planetary exerce la fonction d’archéologue des évènements dissimulés de l’Histoire. En compagnie de l’athlétique Jakita Wagner ( capable de faire voler un rhinocéros par dessus un canyon) et du très énervant Batteur qui communique avec les machines, Snow effectue sa première mission d’exploration. Il s’agit d’examiner la base secrète du docteur Axel Brass disparu en 1945. Cet aventurier hors norme (né lui aussi le 1 janvier 1900) présente des capacités physiques et mentales hors du commun. Au fait "brass" signifiant "laiton ", la ressemblance avec "l’homme de bronze" alias Doc Savage n’est absolument pas fortuite.
Une réunion s’étant déroulée en 1945 met en présence bien des héros des pulps :
 Axel Brass (Doc Savage créé par Kenneth Robeson en 1933 )
 Hark (Fu Manchu créé par Sax Rohmer en 1912)
 Edison the Inventor ( Tom Swift créé par Edward Stratemeyer en 1910)
 le "lord anglais" ( Tarzan créé par Edgar Rice Burroughs en 1912)
 The Spider (The Shadow créé par Walter B. Gibson en 1930)
 The Aviator (G-8 créé par Robert J Hogan en 1934)
 The Agent Jimmy Christopher ( Operator 5 créé par Curtis Steele en 1934)
Ces héros légèrement différents de ceux décrits dans notre réalité ont été confrontés à un groupe de 7 super-êtres évoquant la JLA d’un autre univers.
Unifiant ainsi l’inconscient collectif des pulps avec celui des comics, Warren Ellis suit ensuite un autre schéma, lorsqu’un japonais leader charismatique et illuminé se rend sur l’Île Zéro, qui se trouve être la demeure de monstres.
Cette histoire unit deux aspects de la civilisation japonaise. Le leader correspond à une synthèse des "barjots japonais dangereux" avec des allusions à l’écrivain Yukio Mishima, à la secte Aum ( le gaz sarin) et à Issei Segawa (l’étudiant à la Sorbonne qui pratiqua le cannibalisme en consommant sa petite amie). Avec ses fidèles il se rend sur une île peuplée de monstres mentionnés dans les films de Godzilla & cie. Cependant il se peut que les films de monstres des années 50 aient été inspirés par ces véritables monstres apparus sur l’île Zéro, de même que les pulps ont pu être inspirés de personnages réels.
L’épisode suivant se déroule à Hong Kong où les membres de Planetary sont cette fois confrontés à la synthèse des histoires de fantômes chinois et des gunfights classiques du cinéma asiatique.
Mais la découverte d’un étrange mécanisme dissimulé dans le sol pourrait fournir une explication scientifique en liaison avec l’ordinateur quantique réalisé par Brass et Hark en 1945.
La structure en forme de flocon de neige est en liaison avec une organisation terroriste du nom de "flocon de neige " qui revendique un attentat sur un immeuble vide, mais dont la destruction a permis de découvrir un curieux artefact dans le sol.
Poursuivant leur exploration de l’Histoire secrète du monde Planetary s’interroge sur ce qu’il est advenu du scientifique David Paine disparu sur le lieu d’un site d’essai d’une arme dévastatrice (toute ressemblance avec Bruce Banner, alias Hulk...).
Le véritable clash surviendra quand Elijah Snow sera confronté à l’un des Quatre. Ces quatre explorateurs de l’espace dans le cadre d’un programme américain top secret (33 niveaux d’accréditation au-dessus du président des USA) sont revenus transformés de leur voyage spatial, ayant acquis des super-pouvoirs qui les ont mis en marge de l’humanité. Cependant rien n’indique que leur personnalité préexistante ait été modifiée.
Le contrôle qu’ils exercent sur la planète Terre est subtil et original. Il s’agit simplement de restreindre le niveau technologique de l’humanité en conservant pour eux seuls les plus grandes applications scientifiques. Lors du combat avec l’un d’entre eux dans leur immeuble privé ( je suppose que tout le monde a compris l’allusion au Baxter Bulding) William Leather trouve que la manière de se battre d’Elijah Snow a changé. Son adversaire est surpris car il ne le connaît pas. William vient ainsi d’obtenir la confirmation qu’Elijah Snow a bien oublié certains évènements. C’est alors que Warren Ellis démontre sa connaissance du monde des comics. William Leather génère une flamme pour faire disparaître sa propre barbe, dévoilant ainsi son visage à Elijah qui souffrant d’amnésie ne peut le reconnaître. Il s’agit d’une allusion à l’acte entrepris par Johnny Storm alias la Torche des Quatre Fantastiques. Il avait brûlé la barbe de Namor le prince des Mers qui souffrait d’amnésie lui révélant son vrai visage et ainsi son identité. Par cet acte William Leather, copie sombre de Johnny Storm, indique à son ennemi un indice supplémentaire dans la plus grande énigme qui se présente à lui : celle de sa véritable identité.
En liaison discrète avec le reste du monde Wildstorm (sont mentionnés les réalités alternatives, la Plaie, Jenny Sparks et John Cumberland) Planetary se livre à une exploration de l’imaginaire collectif avec pour personnages principaux des super-héros en quête de vérité. L’aventure passe pour eux par la résolution d’énigmes qui les pousse à arpenter la planète :
 Quel monde étrange.
 Pourvu que ça dure.

Damien Dhondt

Scénario : Warren Ellis, Dessin : Cassaday, Couleurs : Laura De Puy, David Bron & Wildstorm FX, Logos et design Ed Roeder, Preface : Alan Moore, Postface : Alexandre Jacquier _ Planetary _ Traduction : Alex Nikolavitch, Lettrage : Studio Semic _ Planetary 1 : Tout autour du monde et autres histoires _ Edition : Semic, collection : Books _ mars 2004 _ Inédit, moyen format, 186 pages couleurs _ 13 euros




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