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  Sommaire - Films -  S - Z -  Trente ans sinon rien
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"Trente ans sinon rien" de Gary Winick

 

(13 going on 30)
De Gary Winick

Avec Jennifer Garner, Mark Ruffalo, Andy Serkis
Distribué par Columbia Tristar Pictures.
Sortie le 4 Juillet 2004.
95 mn.
Note : 2/10.

Encore une comédie américaine bien pensante, moralisatrice et en même temps cynique, qui s’inscrit dans la veine de Big (avec Tom Hanks en adulte physique possédant un esprit d’enfant) et Freaky Friday (où Jamie Lee Curtis échange son esprit avec celui de sa fille). On aurait pu penser qu’avec ce dernier titre, très récent, 30 ans sinon rien gagnerait en qualité en se servant des défauts de son prédécesseur, et au final, force est d’admettre que dans l’ensemble, c’est assez similaire.
Jenna, 13 ans, ne supporte pas sa condition de petite fille modèle de 13 ans. Lors de son anniversaire et suite à un jeu stupide avec des « amies » qui se moquent ouvertement d’elle, Jenna souhaite au plus profond d’elle même se retrouver dans la peau d’une femme de trente ans. Le lendemain matin, au réveil, le souhait est réalisé et Jenna va découvrir avec horreur tous les tracas qu’on a à trente ans, entre un boulot d’enfer de rédactrice d’un super journal de mode, des liaisons un peu partout et une hypocrisie manifeste en ce qui concerne ce qu’elle croit être de l’amitié. En même temps, elle va retrouver un ancien petit copain, repoussé 17 ans plus tôt alors qu’il était quasiment son « âme sœur ».
Bon on commence par une vie active très « pétasse new-yorkaise » qui découvre que ce présent la dégoûte, que celui qu’elle considérait comme son meilleur ami s’est éloigné d’elle suite à une réaction de petite peste, que les gros machos de son enfance sont devenus des gros beaufs et qu’elle même est devenu l’archétype du culte du paraître qu’elle idolâtrait tant étant gamine et qu’elle dédaigne quand elle se retrouve enfant dans sa peau d’adulte ! Tout cela se révèle tellement cynique et moralisateur qu’on a du mal à adhérer à ce message (« souvenez vous du passé pour mieux vivre votre présent », et autres adages du même acabit) et que ce film se révélerait pire que Freaky Friday si il y n’y avait pas quelques bonnes petites réactions d’enfant dans un corps d’adulte, et ce personnage de l’amoureux éconduit, qu’incarne un Mark Ruffalo (le flic dans le mauvais In the cut avec Meg Ryan) plus qu’à l’aise dans son rôle, certainement d’ailleurs celui qui croit vraiment le plus à cette histoire rocambolesque et qui arrive à nous faire partager ses émotions.
Ce qui n’est pas le cas de Jennifer Garner (Elektra dans Daredevil, et surtout Sidney dans Alias, la série TV), qui pour l’instant, n’a toujours pas réussi son passage du petit écran au grand écran. Tel est ce 30 ans sinon rien, bien dans la mouvance d’un style de comédie horripilante actuellement aux States, très propre et plein d’espoir à condition de retrouver le goût des bonnes vieilles valeurs !

Stéphane Thiellement

Un autre avis :

Trente ans sinon rien utilise un truc du cinéma fantastique très agréable pour les spectateurs : le retour arrière/avant dans le temps. Que sera ma vie ? Puis-je la changer en revenant en arrière ou en prenant conscience de ce que je suis ainsi de ce que j’ai été et ce en quoi j’ai cru ?
Si, à première vue, on peut comparer le film à Big (avec Tom Hanks), il serait dommage de le restreindre à cet unique plaisir, sympathique il est vrai, de faire l’andouille à l’age adulte.
Jenna a 13 ans. Encore à un stade où elle ne peut se définir ni en gamine ni en jeune-fille, elle regarde les super-nanas de son collège avec envie. Après une cuisante humiliation assenée par le groupe des six pestes, elle voit son voeux le plus cher se réaliser : avoir 30 ans. Le réveil est rude et la jolie trentenaire doit s’habituer à réagir non plus comme une ado, mais comme une femme.
Au fur et à mesure Jenna découvre qui elle est réellement. La place qu’elle occupe enfin dans la société, elle l’a cher payée. Jenna-30 ans est devenue la pire des garces et trahit à qui mieux mieux pour grimper encore plus haut.
Désespérée, elle cherche alors appui auprès de son meilleur ami d’enfance, Matt Flamhaff, qui de nerd ingrat est devenu croquignolet, chaleureux et créatif. Mark Ruffalo donnerait de la consistance à n’importe quel rôle. Celui-ci ne fait pas exception. Aidée de Miss Garner (époustouflante pour faire croire qu’elle a 13 ans), ils véhiculent beaucoup d’émotion et donnent une certaine structure à cette comédie estivale qui mérite le détour. Un bon point également pour le jeune Sean Marquette qui joue le rôle de Matt Flamhaff ado. Une petite suprise pour les fans de LOTR est à noter. Le rédacteur en chef de Jenna Rink est Andy Serkis, plus connu sous le nom précieux de Golum !
Une fin agréable sans être trop basique permet de sortir de la salle le sourire aux lèvres.

Valérie Revelut



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