– Mon épée vint heurter ses dents et se brisa net.
– Il est de notoriété publique que les Trolls ont une excellente dentition.

Le Chevalier Or-Azur conte une fois de plus ses exploits légendaires. Le dernier en date _ un affrontement avec un Troll peu sympathique, suivi d’un repli stratégique _ l’amène au village de Glinin renommé pour la qualité de sa forge où il pourra réparer son épée.
Maître Gramlot, ravi d’écouter les exploits de son client devant un verre de vin, confie la réparation de l’épée du chevalier à son apprenti Lanfeust. Le Chevalier l’ignore, mais il s’agit du héros de l’histoire. Ceci est d’autant plus étonnant que quelques instant plus tard le maladroit tombe dans une cuve de métal en fusion. Or-Azur s’inquiète. Son épée serait-elle perdue dans l’incident ? Pas du tout l’épée est toujours entre les mains de Lanfeust lorsqu’il émerge intact de la cuve. Les villageois s’étonne et ceci à la surprise d’Or-Azur. À la différence des Baronnies dont il est originaire l’utilisation de la magie est ici permise. Le problème c’est que chaque habitant possède un unique pouvoir magique et celui de Lanfeust ne lui permettait pas de survivre à ce qui aurait du constituer pour lui une expérience unique.
Consulté Nicolède le sage du village en conclut que le pommeau de l’épée est constitué de l’ivoire du Mogamoth : l’animal fabuleux source de la magie. De ce fait en la touchant Lanfeust peut accéder à tous les pouvoirs magiques y compris celui de survivre à un bain dans le métal en fusion.
Nicolède veut aussitôt présenter Lanfeust et l’épée aux érudits du conservatoire d’Eckmül. Mais Or-Azur refuse de se séparer de l’épée de ses ancêtres et repart guerroyer dans sa province natale, pendant que Lanfeust, Nicolède et ses deux filles (l’une fiancée à Lanfeust et l’autre ayant décidé de jouer les trouble-fêtes) partent pour un voyage plein de périls, le moindre n’étant pas la rencontre avec le Troll Hébus. En effet après avoir en partie dévoré l’épée d’un certain chevalier il a décidé d’ajouter à son menu quelques voyageurs humains.
Ce premier tome d’une vaste saga aux nombreuses séries dérivées nous présente des présente des personnages que les circonstances ont conduit au statut de héros. La recette est simple : des allusions subtiles ( et d’autres moins), des jeux de mots ( le plus souvent évidents) et des séances sanglantes (souvent avec humour, surtout lorsqu’elles sont l’oeuvre d’un Troll flamand).

Damien Dhondt

Scénario : Christophe Arleston, Dessin : Didier Tarquin, Couleurs : Guth _ Lanfeust de Troy tome 1 : L’Ivoire du Mogamoth _ Edition : Soleil _ avril 1994 _ Inédit, grand format, 46 pages couleurs _ 12 euros