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  Sommaire - DVD -  S à Z -  The blind side (Id.) - Edition Blu-ray (USA - non zoné) - Inédit J
"The blind side (Id.) - Edition Blu-ray (USA - non zoné) - Inédit J"
de ohn Lee Hancock
 

Avec Sandra Bullock, Quinton Aaron, Tim McGraw, Kathy Bates
Warner Home Vidéo

Voici un inédit à la curieuse existence. Sorti en Novembre 2009 aux USA, le film a rapporté à ce jour sur son seul territoire américain 255 millions de dollars pour un budget de 29 millions de dollars ! En plus, aux Oscars 2010 (la jaquette indique 2009 mais c’était bien cette année, en Mars dernier), Sandra Bullock gagna la statuette pour Meilleure actrice 2010. Dans le monde, les recettes du film grimpent à 50 millions de dollars. Donc au bout du compte, dix fois sa mise et ça sort directement en vidéo chez nous. Bon. La première raison qui vient à l’esprit, c’est que les films sportifs « made in USA » ne cartonnent jamais chez nous. Après l’avoir vu, on peut avancer d’autres raisons qui rendirent frileux le distributeur (Warner pour les USA, à priori chez nous, c’eut été Warner aussi vu qu’en vidéo c’est Warner... Mais comme il y a d’autres producteurs, questions de pourcentages... Passons...). En même temps, en Septembre, si Bullock avait fait le déplacement, c’était un film parfait pour Deauville (le public local aurait aaaaadoré !) et il se faisait une petite carrière dans nos salles. Bon, ça ne se fera pas, il sort donc directement en DVD... Ah oui, rien qu’en DVD mais le Blu-ray est « free zone », sous-titré français, et visuellement, il le mérite, donc à chacun de voir. Et en connaissant pourtant l’histoire qui ne révolutionne pas grand-chose, de prime abord, il y a pourtant au moins une excellente raison, en plus de la curiosité de voir cet outsider faire une carrière commerciale monstrueuse, et cette excellente raison, c’est John Lee Hancock, scénariste et réalisateur du film. Hancock, on lui doit le scénario de « Minuit dans le jardin du bien et du mal », fascinant drame policier dans le vieux Sud américain de Savannah que signa Clitn Eastwood. Ensuite, Hancock fit son premier film, déjà sur le sport, « The rookie », inédit chez nous sauf en vidéo (sous le titre naze de « Rêve de champion »...) avec Dennis Quaid en entraineur local de base-ball et qui deviendra le plus vieux lanceur de base-ball de l’histoire grâce à une force peu commune dans son bras : déjà là, sujet un peu casse-gueule, mais excellent film qui cartonne au box-office américain (ailleurs dans le monde, échec !). Il signe ensuite une excellente nouvelle version de « Alamo », plus réaliste, assez colossale, mais qui par contre se vautra commercialement. Et là-encore, inédit chez nous sauf en vidéo. Donc, effectivement, pour le public français, John Lee Hancock est quasiment un illustre inconnu. Sauf pour ceux qui ont vu tout ce qu’il a fait auparavant. Et donc, une certaine impatience peut accompagner la découverte de « The blind side » pour tout ce qui a été énoncé précédemment. Et même si le résultat est correct, voir bon, « The blind side » n’est effectivement pas le chef-d’œuvre du siècle. Mais il se laisse très bien voir. Et comme il est précisé sur la jaquette du Blu-ray via le logo du « Parents Television Coucil », une belle histoire à regarder en famille. Mmmouais...
Michael Oher est un adolescent noir à la taille impressionnante, qui n’a quasiment plus de famille, qui vit souvent dans les rues de Memphis, et à l’écart de tous. Leigh Anne Tuohy est une riche blanche sudiste qui va un soir rencontrer Michael, trempé jusqu’au os sous la pluie, l’abriter chez elle et se prendre d’affection pour ce drôle d’oiseau tombé du nid. Contre tous les préjugés du vieux Sud blanc et de sa position sociale, Leigh Anne va prendre en main la vie de Michael, lui offrir une instruction, un foyer, et lui redonner un espoir pour son avenir, allant même jusqu’à réussir à le faire embaucher dans une équipe nationale professionnelle de football.
Ceci est une histoire vraie : laïus galvaudé à tort et à travers pour bien des films qui embellissent la réalité. A priori, ici, ça sonne juste, ce qui paradoxalement constitue aussi le point faible du film car tout ceci est du pur produit américain, bien pensant quant au milieu concerné (riche blanc sudiste fervent croyant pratiquant et pur républicain), ce qui en même temps est à porter au crédit de Hancock qui a opté pour cette optique. Donc évidemment, c’est propre, honnête, courageux, moralisateur, jusqu’à l’extrême, et on a un peu de mal à adhérer. En même temps, le film suscite ouvertement la question de savoir si Leigh Anne a réagi ainsi par une réelle charité humaine (plus que chrétienne, donc plus louable car plus naturelle...) ou par un intérêt hypocrite. Les américains n’y ont vu que du feu mais, franchement, entre les lignes, « The blind side » peut cacher quelques petits détails qui rendent le film plus intéressant qu’il peut n’y paraitre à première vue. Autrement, tout ceci se suit donc tranquillement jusqu’au bout, avec une performance incroyable d’un jeune acteur débutant interprétant ce géant de Michael Oher, et par une Sandra Bullock qui prend vraiment son rôle à cœur et qui a mérité sa statuette. Maintenant, le Blu-ray a l’avantage de magnifiquement restituer la photo du film et donc l’ambiance et la lumière du Sud (très particulière, si, si !) et de proposer des bonus que le DVD français ne reprend pas. Ce qu’il y a de plus intéressant, ce sont les rencontres avec le vrai Michael Oher et surtout Quinton Aaron, qui a certainement drainé à lui seul une partie du public dans les salles. Le reste est moindre. Mais bon, à la base, tout comme le sujet du film qui permet surtout aujourd’hui à John Lee Hancock de demander quasiment ce qu’il veut. Car le bonhomme a du talent, il l’a prouvé, et même si « The blind side » n’est pas son meilleur film, dans le genre, il est dans la bonne moyenne.

Note film : 7/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 1.85, image 16/9ème - Bonus : 6/10 : entretien avec Michael Oher - entretiens entre Sandra Bullock et Leigh Anne Tuohy & entre John Lee Hancock et l’auteur Michael Lewis - rencontre avec Quinton Aaron - entretiens avec des entraineurs.

St. THIELLEMENT



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