Un instant le découragement m’assaille tandis que je franchis la porte sans aucune précaution. J’ai presque envie de rester là. D’attendre qu’ils viennent me cueillir, et me laisser décerveler par la sonde mentale. Trouver enfin le repos. Dire que nous avons failli réussir.

Zéar Shybbs exerce la fonction d’inspecteur du Service des Contrôles de Taxes Commerciales pour le commerce spatial. Ce rôle de fonctionnaire l’ennuie quelque peu. Puis vient la visite d’un mystérieux envoyé confidentiel qui lui demande sa collaboration, faute de quoi les preuves de sa trahison seront envoyées à ses supérieurs. Trahison ? Quelle trahison ? Mais celle qui a été forgée de toutes pièces bien entendu. Le laissant anéanti son maître chanteur s’éclipse juste avant d’être pulvérisé dans une explosion.
Dès lors l’ennui devient la dernière préoccupation de Zéar. Outre les mystérieux exécuteurs il doit éviter l’application de la peine requise pour trahison : la cryodéportation ( on ne sort le condamné de son hibernation que pour lui prélever des organes).
Aussi notre héros réagit avec tout le sang-froid d’un fonctionnaire d’élite : il fuit !
Se cachant il se fait aussitôt capturer par une bande de délinquants juvéniles. Les multiples rebondissements l’amènent à parcourir de nombreuses planètes riches en forêt vierge ( l’auteur a séjourné trois ans en Afrique). Au cours de ses pérégrinations spatiales un doute l’assaille. Ne serait-il pas victime d’un complot ? Bien sûr !
Bon, il est temps de réagir avec la compétence d’un agent spécial élite. Aussi la contre-attaque est fulgurante, il dégaine, il tire et...rate.
Ce space opera décontracté est relaté par Zear lui-même, ce qui permet une identification au héros,... enfin pas trop quand même.

Damien Dhondt

Laurent Whale _ Le Chant des psychomorphes _ Illustration : Grillon _ Edition Black Coast Press / Rivière Blanche n° 2024 (juillet 2006) _ Inédit, moyen format, 192 pages _ 17 euros