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  Sommaire - Films -  S - Z -  White Lightnin’
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"White Lightnin’" de Dominic Murphy

Présentation Officielle Au coeur des montagnes Appalaches, en Virginie Occidentale, où tout homme possède une arme et de quoi distiller de l’alcool de contrebande, vit une légende : Jesco White. De sa jeunesse trempée dans les effluves d’essence en passant par de nombreux séjours en maison de redressement ou en hôpital psychiatrique, la vie tumultueuse et incandescente de Jesco se consumait dangereusement. Pour le sauver, son père tente de lui apprendre au moins une chose dans la vie : la danse ou plutôt une version frénétique de claquettes sur de la musique country. Propulsé sur le devant de la scène, applaudi aux quatre coins du pays, Jesco goûte à la vie et tombe amoureux. Mais, obsédé par la vengeance du meurtre son père, il réveille les démons qui sont en lui !

Avis de Valérie

Il est absolument impossible de résumer l’histoire à quelques lignes ou l’ambiance à une définition. Ce film atypique est une pure réussite de réalisation et un excellent rendu d’une population blanche américaine qui s’accroche à ses racines en revendiquant une certaine inculture.
On les appelles redneck, hillbilly, white trash, ou appalachians... Ils sont moqués comme idiots congénitaux (le film Délivrance se situe dans la région, les Jackass aussi) sans moral, à la limite d’être considérés comme des animaux. Ceux plus au sud sont vus comme des bigots républicains extrême (ils font partis du KKK, sont pour le sur-armement, le droit à la libre défense), se rassemble en milices paramilitaires bien qu’ils soient souvent pauvres, habitant des caravanes et vivant d’allocations gouvernementales.
Les clichés sont posés. Intéressons-nous à Jesco Withe, pur produit des Appalaches, qui existe réellement et dont le film est grandement inspiré. Ce jeune homme instable sniffe de l’essence depuis l’âge de 6 ans et a très rapidement pris des choses plus dures arrosé d’alcool. La cervelle grillée par les excès, devenu violent et imprévisible, il finit par se construire une carrière de danseur encouragé en cela par le décès de son père, un homme droit pour qui il a une grande admiration.
Les acteurs sont époustouflants, notamment Edward Hogg qui interprète Jesco adulte. Outre des traits ressemblant il prête au personnage la violence et la folie qui caractérise notre héros. Ce dernier tombe amoureux d’une femme beaucoup plus âgée que lui qui est interprétée par une étonnante et méconnaissable Carrie Fisher. Son talent nous percute lui aussi, tout comme, Owen Campbell, le gamin qui interprète Jesco adolescent et la maitrise de la mise en scène.
Dominic Murphy s’est attaché à la montée de la folie de son personnage. Pour autant il n’a pas abandonné le côté biographie, même s’il avoue avoir romancé certains faits, notamment la fin qui motive l’interdiction au moins de 16 ans le long métrage. L’antagonisme entre le bien et le mal est le filigrane qui nous dirige dans l’histoire et qui éclaire l’ensemble du film, ainsi que le fanatisme religieux qui rejoint la fascination du mal. Le réalisateur joue aussi de la pellicule pour apporter une autre dimension à son propos, notamment avec les couleurs qui augmentent en intensité avec le temps, alors que le début est grisâtre, ou lorsque vraiment les scènes sont trop dures, il en casse l’intensité avec un effet stroboscopique.
Il est à noter que malgré les grandes qualités de ce film, malgré la somme d’information passionnante qu’il contient, la beauté des images et de la narration, il est effectivement assez dur de le voir jusqu’à la fin (à partir du 4/5 du film, le metteur en scène pousse les sentiments de vengeance de l’orphelin à leur paroxyme), même si justement cette rigueur dans la description de l’aliénation en font une œuvre remarquable.

Fiche Technique
Sortie : 17 février 2010
Avec Edward Hogg, Kirk Bovill, Carrie Fisher, Muse Watson, etc.
Interdiction : - 16 ans
Genre : drame
Durée : 84 minutes
Distributeur : Haut et Court



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