– Cela m’ennuie de le dire, mais tout Français qu’il est ce borgne est un héros !

Londres 1876 le flegme britannique régnant au club Athenum est troublé lorsqu’un des gentelmen présent sur place ouvre un colis qui lui est destiné. Des serpents venimeux en jaillissent. Alors que le poison fait son oeuvre et que la panique s’installe le Français Adrien Lement utilisant avec efficacité sa canne-épée et son révolver trucide avec promptitude les reptiles. Curieusement le héros s’éclipse à l’arrivée de la police et s’embarque aussitôt pour la France. Exilé sous Napoléon III, le juge Adrien Mugrave reprend sa véritable identité et rentre chez lui.
Il se retrouve bientôt en charge d’une enquête concernant un pseudo-suicide, alors que de l’autre côté de la Manche, un jeune enquêteur britannique cherche à percer le mystère de l’attentat, tout comme celui de l’énigmatique Adrien Lement.
On remarquera que les scénaristes, tout en évoquant discrètement la possibilité du fantastique, prennent plaisir à leurrer le lecteur. Ainsi le nom de l’enquêteur anglais faisant d’une remarquable sagacité n’est pas mentionné. Cependant nous apprenons qu’il fait équipe avec un certain inspecteur Lestrade. Bon, il ne devait y avoir beaucoup d’inspecteurs Lestrade à Scotland Yard à cette époque, ce qui semble nous indiquer que son coéquipier séjournera bientôt au 221 bis Baker Street. L’impression est confirmé lorsqu’il rend visite à son frère surnommé M. Il ne peut bien entendu s’agir que de Microft Holmes qui vient d’appeler son jeune frère...Basil (1) ? Par contre M. mentionne un certain S. (S. pour Sherlock ?).

(1) le dessin donne au dénommé Basil les traits de Basil Rathborne qui incarna Sherlock Holmes

Damien Dhondt

Scénario : Patrice Buenia & Stéphane Fraioli, Dessin : Jean-Marc Stalner, Couleurs : Elvire de Cock _ Le Juge sans terre, tome 1 : Lumière éteinte _ Edition : Glénat, collection : Véçu _ décembre 2009 _ Inédit, grand format, 48 pages couleurs _ 9,40 euros