Le Purificateur de Brian Helgeland (2003)


Réalisateur : Brian Helgeland


Fox Pathé Europa (2 juin 2004)


Genre : Thriller Religieux (Fantastique)


Durée : 1 h42


Avec Heath Ledger (Alex), Mark Addy (Thomas), Shannyn Sossamon (Mara), Benno Fürmann (Eden), Peter Weller (Le Cardinal Driscoll), Francesco Carnelutti (Dominic).


Un peu de rubrique " people " : avant d’être Oscarisé pour son adaptation de L.A. Confidential (excellente au demeurant) et de signer celle pour le magnifique film de Clint Eastwood, Mystic River, Brian Helgeland était... Patron de pêche ! Mais il était passionné par le cinéma et l’écriture. Donc, ses débuts commencèrent par la petite porte, souvent fantastique, puisqu’on lui doit les scénariis de A nightmare on Elm street 4 que réalisa Renny Harlin (au passage, pas le pire, le titre est détenu par le 6), puis le seul film réalisé justement par Robert " Freddy Krueger " Englund, l’intéressant 976 EVIL, suivit par le mauvais Brainscan de John Flynn (pourtant un bon, lui, remember Pacte avec un tueur, Haute sécurité, Justice sauvage) pour enfin être reconnu avec L.A. Confidential d’après le roman de James Ellroy.


Ensuite, il passe derrière la caméra avant d’être viré presque en fin de film par la star de son film, Mel Gibson. Il s’agit de Payback, un excellent petit polar noir et archi cynique qui ne souffre pas trop de ce changement de dernière minute. Pour son second film, Helgeland revisite à son goût (utiliser la musique de Queen par le public des tournois de l’époque, fallait oser ! Mais ça marche...) la chevalerie moyenâgeuse avec Chevalier qu’incarne Heath Ledger. Inutile de dire qu’à l’annonce de son troisième film, The sin eater (soit " le dévoreur de péchés ", raccourci chez nous par Le purificateur, mais bon, ça n’aurait rien changé...) rebaptisé plus tard par The order, de son climax fantastico-gothique, et avec le bagage qu’on lui connaissait, on salivait grave. Bon, hé bien, plus dure fut la chute après la découverte de ce Purificateur.


Il y a parmi nous, connu sous l’appellation de " dévoreur d’âmes ", une sorte d’exorciste qui absorbe en lui tous les pêchés commis par un homme afin qu’il puisse partir " libéré " de ce monde. Un jeune prêtre, Alex Bernier, est chargé d’enquêter sur lui. Or, Bernier est d’abord et avant tout humain, il a déjà cédé à la tentation, aux lourds secrets, et ce qu’il va découvrir risque de lui coûter plus que sa propre vie.


Dis comme ça, c’est alléchant. Sauf que Helgeland hésite continuellement entre le sérieux et le comique, au point de faire passer des scènes de terreur pour des gags dignes d’une série Z ! Comme cet enterrement qui au début est aussi flippant que la scène du cimetière étrusque dans La malédiction, pour ensuite se solder par l’apparition de deux enfants démons qui disparaissent ridiculement, fait peine à voir. Et tout est dans ce ton. Alors oui, bien sûr, il reste quelques éléments à sauver. En premier, Heath Ledger, excellent en prêtre torturé, soumis à la tentation de la chair, doutant de sa foi. En second, une scène, celle où il confond Peter Weller (alors lui, la summum du navrant, ce n’est pas une révélation, ni une surprise de découvrir son véritable but tellement il se caricature !) avec la mort de celle qu’il aimait et qui faillit lui faire abandonner sa vocation.


Et c’est tout. On regrette d’autant plus que ces 2 éléments pouvaient être la base d’un excellent shocker gothique religieux sérieux. Mais il n’en est rien, Helgeland ayant depuis longtemps validé la voie qu’il veut donner à son film. Alors, on pourra dire que c’est la faute à un remontage dû au producteur mais même sans ça, on n’arrive pas à voir quel bon film cela aurait pu être. Maintenant, le DVD propose outre des scènes coupées qui n’apportent strictement rien (comprenez : non, elles n’auraient pas sauvé le film !), un commentaire audio se lequel on se jette (si, si !) pour voir si Helgeland ne livre pas des révélations sur l’échec de son film.


Hé bien non, car non seulement il assume pleinement les scènes ridicules (et elles sont légion !), mais autrement, il s’étend sur la chance qu’il a eu de tourner à Rome et en plus, il parle même d’éléments n’ayant rien à voir avec Le purificateur comme des révélations sur son scénario de Man on fire qu’a réalisé Tony Scott où Denzel Washington est chargé de protéger une gamine. Alors à ce point-là, on ne peut que se désoler de voir autant de talent gâché dans un film aussi sinistre que ce Purificateur.


Stephane Thiellement


Note : film : 1/10 DVD : 5/10


Bonus (en vostf) : commentaire audio du réalisateur ; scènes coupées ; bande-annonce.


Ecrit, produit et réalisé par : Brian Helgeland


Producteur : Craig Baumgarten


Producteurs exécutifs : Mihael Kuhn & Thomas M. Hammel


Effets spéciaux : Corridori Special Effects, Rome


Décors : Miljen " Kreka " Kljakovic


Montage : Kevin Stitt, A.C.E.


Costumes : Caroline Harris


Directeurs Artistiques : Braminir Babic & Domenico Sica


Production : N1 European Film Produktions Gmbh & Co KG et Twentieth Century Fox Film


Distribution : Twentieth Century Fox & UFD