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  Sommaire - Films -  M - R -  Paranormal Activity (Id.)
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"Paranormal Activity (Id.) " de Oren Peli

 

Réal. & scén. : Oren Peli
Avec : Katie Featherston, Micah Sloat, Amber Armstrong, Mark Fredrichs.
Distribué par Wild Bunch Distribution
80 mn
Sortie le 2 Décembre 2009
Note : 1/10.

Dans l’histoire du cinéma, il y a toujours le cas d’un film qui surprit tout le monde là où ne l’attendait pas, mais pas obligatoirement toujours pour un résultat des meilleurs. Ainsi, il y a quelques années, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez signèrent un faux « vrai » documentaire sur trois étudiants qui partaient dans une forêt du Maryland sur les traces d’une sorcière et qui disparaissaient, ne laissant comme seules traces que le film de leur caméra vidéo : « The Blair Witch Project » était né, avait fait sa publicité sur Internet, n’avait coûté que soixante mille dollars, et avait rapporté au final dans le monde plus de deux cent quarante millions de dollars. En soi, le film avait tout de même généré une certaine tension voire peur qui trouvait son point culminant avec une fin qui faisait dresser les cheveux sur la tête (si, si !). Depuis, on a pu vérifier que le duo n’était pas particulièrement doué, mais à la revoyure, leur coup d’essai devenu référence dans le genre, fonctionnait toujours bien. Depuis, d’autres se sont essayés au même genre, mais sans jamais rien faire d’aussi « fort », ce serait même largement pire comme avec l’exécrable « Open water ». et aujourd’hui avec ce « Paranormal Activity », qu’on veut nous vendre comme la plus grande peur jamais ressentie au cinéma... Alors que le film est resté dans les tiroirs plus de deux ans, tant personne ne savait quoi en faire. La suite après le premier constat qui va suivre.
Katie et Micah vivent dans une maison abritant d’étranges phénomènes, pas importants en soi mais qui reviennent souvent. Du coup, Micah achète un équipement vidéo qu’il va installer dans la chambre et qui enregistrera tout fait bizarre. Quand ils découvrent « en vrai » qu’il y a effectivement des trucs pas nets, ils appellent un médium qui sent tout de suite que quelque chose ne va pas. Et cela ne va pas aller en s’améliorant, l’anodin cédant la place à des faits de plus en plus violents...
Le paranormal a toujours fasciné. Dans le cadre des histoires « vraies », un des meilleurs exemples au cinéma reste « L’emprise » avec Barbara Hershey violée et séquestrée dans sa maison par un « esprit ». Ici, on pense à ce film un peu au début mais pas plus : scénariste et réalisateur pour la première fois, Oren Peli part du concept de la caméra cachée-vérité pour nous faire croire à l’incroyable. Sauf qu’il faut quand même rester crédible. Et de voir une porte bouger de deux centimètres en pleine nuit, de rattacher soudain cela à l’enfance de Katie comme ça, par hasard, de faire venir un médium aussi crédible que qu’une Mme Irma, et surtout, de persister à faire dormir le couple dans la chambre où tout arrive, au bout d’un moment (rapide, au passage), on n’y croit pas, et on supporte alors une espèce de long court-métrage à l’idée de base certes intéressante mais au traitement complètement raté, et ce dès le scénario qui ne sait pas comment bâtir simplement les plus basiques des mécanismes de la peur. Donc, pendant une heure, on a droit aux migraines d’une femme qui n’arrive plus à dormir, de son mari qui persiste à vouloir dormir dans la chambre pour enregistrer ce qui ne va pas (ben oui, sinon fini le « vrai-faux » documentaire !), des petites évolutions des manifestations (de la porte qui s’ouvre, au drap qui est tiré aux empreintes de pas (!!!) dans la farine mise par terre aux, enfin, premiers vrais témoignages d’un « esprit maléfique »...) jusqu’à ce final qui fait sursauter tout le monde comme on le voit dans la bande-annonce (elle aussi censée être « vraie » puisque filmant les spectateurs d’une séance). Et là, on apprend que Steven Spielberg ayant vu le film et voulant en faire un remake aurait suggéré de modifier la fin initiale pour sortir le film en salles, que ce même Spielberg aurait eu les jetons de sa vie en regardant seul le film dans sa salle de projection, que tout cela est narré, dès les premiers résultats au box-office américain, sur le plateau d’une émission française par un des distributeurs français assisté d’un « spécialiste », Jean-Pierre Dionnet, qui congratulent à eux deux l’excellence d’un petit film réalisé pour trois fois rien mais se révélant mille fois plus efficace qu’un film d’épouvante sorti d’un grand studio, le comparant même à des œuvres telles que « Evil dead » (non, mais ça va pas, n’importe quoi !) le distributeur en rajoutant une couche en nous affirmant que lors de la première vision, ils étaient quatre, ils ont sauté au plafond, et ils se sont dit qu’ils devaient acheter coûte que coûte ce film. Ça c’était il y a un an, et s’il faut douze mois pour réfléchir à la sortie d’un film... La vérité, c’est qu’au bout du compte, « Paranormal Activity » ne brasse rien d’autre que du vent dans une chambre, et qu’heureusement que tonton Steven leur a suggéré une autre fin pour qu’enfin chaque distributeur dans le monde puisse vider son tiroir. Car même si ça ne vaut strictement rien, ça appartient déjà à l’histoire du box-office...

St. THIELLEMENT



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