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  Sommaire - Films -  A - F -  Clones (The Surrogates)
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"Clones (The Surrogates) " de Jonathan Mostow

 

Scénario : John Brancato & Michael Ferris
D’après le roman graphique de Robert Venditti & Brett Weldele
Avec : Bruce Willis, Radha Mitchell, Ving Rhames, James Cromwell, Rosamund Pike.
Distribué par Walt Disney Studio Motion Pictures / Touchstone Pictures.
85 mn.
Sortie le 28 Octobre 2009.
Note : 7/10.

A moins d’être fan pur et dur de Bruce Willis (et d’aimer tous ses films, même les pires tels que « Color of night », « Sale môme », là c’est carrément de l’amour fou !), il y a un autre élément qui motive pour voir « Clones » : c’est le nouveau film de Jonathan Mostow, cinéaste très doué de la série B de luxe, qui va à l’essentiel, ne s’embarrasse pas d’éléments qui peuvent alourdir un récit, et qui n’a jamais signé de mauvais film : son excellent premier film, le thriller noir « Breakdown » avec Kurt Russell qui perd sa femme sur une route désertique américaine ; « U-571 », son second et meilleur film à ce jour ; et enfin, le très jouissif « Terminator : le soulèvement des machines », pure série B dans toute sa splendeur, et qui ne cherche jamais à aller plus loin que ça ! Bref, Mostow fait partie de cette caste de cinéastes qui attirent à chaque nouveau projet, pas le meilleur non plus, mais au moins, on sait qu’il ne devrait pas décevoir. « Clones » est son petit dernier. Là, comme ça, cash : on attendait mieux. Mais déjà, avec un tel sujet sur une durée de quatre-vingt cinq minutes, ça partait avec un sérieux handicap...
Dans le futur, l’être humain ne vit que par le biais d’un clone sur lequel il interagit à distance, directement de chez lui, tandis qu’il est allongé sur son fauteuil. Flic, Tom Greer fait partie de ces gens. Son clone mène les enquêtes à sa place, en compagnie de sa co-équipière, Peters. Un jour, un meurtre est commis. C’est la première fois depuis des années qu’un clone est tué. Sauf que là, « son » humain est retrouvé lui aussi mort sur son fauteuil. Pour Greer qui a déjà du mal à vivre cette nouvelle époque, cette enquête va le mener plus loin qu’il ne l’a jamais pensé, aux limites de la fin de l’humanité...
Très rapidement, on songe à « I, the robot », comparaison accentuée en plus de l’histoire par James Cromwell qui tient un rôle assez similaire. Mais autant le film d’Alex Proyas (et auparavant, le roman d’Asimov, oui, je sais...) pointait du doigt le danger d’une civilisation trop futuriste au point d’oublier l’homme tout en acceptant et validant la logique des avancées technologiques, autant « Clones » sur un message voisin, condamne toute technologie trop avancée. Le comble pour un film à effets spéciaux, mais bon... Et de ce fait, « Clones » a un look et des allures de « vieux film », une science-fiction très années 80. En soi, ce n’est pas désagréable mais au vu du sujet, comme dirait l’autre, il y a quelque chose qui ne colle pas. Et pourtant, il se dégage de « Clones » une certaine sympathie à son égard, certainement dûe pour beaucoup à Bruce Willis, à son personnage de vieux loup solitaire égaré dans une époque qu’il ne comprend pas, qui annihile la sincérité des sentiments humains, l’amour d’un homme et d’une femme suite à une tragédie des plus douloureuses. Son regard de chien égaré est excellent pour son personnage, et c’est sur lui que repose pour beaucoup la réussite relative du film. En même temps, au travers de Green, le message est clair, sauf que cela ne change rien dans le fond. Un peu plus de finesse et de métrage, car la durée courte du film nuit logiquement beaucoup à l’ensemble du film, certaines ellipses étant trop énormes pour avoir été pensées en l’état, auraient pu hisser « Clones » à un degré bien supérieur que l’actuelle série B qu’il n’est d’autre, certes bien servie par Jonathan Mostow, mais venant en même temps d’une époque pas si lointaine, mais pourtant révolue.

St. THIELLEMENT

Voir les interviews de Radha Mitchell et du réalisateur Jonathan Mostow dans le science fiction magazine N° 66 en vente en kiosques en octobre-novembre 2009. Sera ensuite disponible en PDF sur ce site.



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