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  Sommaire - Films -  A - F -  Funny People (Id.)
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"Funny People (Id.) " de Judd Appatow

 

Réal. & scénariste : Judd Apatow
Avec : Adam Sandler, Seth Rogen, Leslie Mann, Eric Bana, Jonah Hill.
Distribué par Universal Pictures International France
140 mn
Sortie le 7 Octobre 2009
Note : 8/10

Judd Apatow est un grand nom de la nouvelle comédie américaine. Bon, quand il ne fait que produire, ce ne sont pas toujours des réussites (on ne va pas tous les citer mais dans les derniers mauvais, « Supergrave » était bien naze...), quand il écrit, c’est déjà mieux (« Walk Hard », pas mal...) mais quand il produit, écrit et réalise, là, c’est l’osmose parfaite, le must du genre, le meilleur du genre. Au point de comparer Apatow à un autre ex-grand de la comédie US intelligente, feu John Hughes avec ses « Brekfast Club », « Un ticket pour deux », etc. Apatow, lui, n’en est qu’à sa troisième réalisation. Auparavant, on lui doit « 40 ans toujours puceau » (le titre qui en a fait fuir plus d’un !) et « En cloque mode d’emploi » (ils sont revenus mais ils ont fui de nouveau !!!), deux comédies pertinentes, intelligentes, savoureuses, bien écrites, bref de l’excellent travail. Qualité qu’on retrouve peu quand il ne porte qu’une ou deux casquettes sur trois, à part quelques exceptions comme le tordant « Frangins malgré eux » qu’il n’a que produit. « Funny People » est donc son troisième bébé, et on y retrouve une tête d’affiche... Du moins aux USA. Ici, Adam Sandler n’accroche personne. Roi des comédies lourdingues par excellence, Sandler s’est essayé à d’autres genres comme le drame « Punch drunk love », le polar d’action « Mi-temps au mitard » (il y en a qui sont payés cher pour se creuser ainsi les méninges !!!) remake du célèbre « Plein la gueule » de Robert Aldrich avec Burt Reynolds, dont Sandler reprend le rôle, celui d’une ex-star du football emprisonné à tort et qui va former une équipe de bras cassés pour jouer contre les hommes du directeur. A part ça, c’est la grosse comédie ricaine bien grasse, pantouflarde et insupportable. Donc, la réunion de ces deux stars du box-office question comédie pouvait créer une méfiance envers le film. Ce serait sans compter sur le talent créatif de Judd Apatow qui offre à Adam Sandler peut-être, voire certainement, son meilleur rôle, pour son troisième film, troisième réussite...
George Simmons (Sandler) est un comique qui a plus que réussi. Du moins sa vie professionnelle, sa vie privée, elle, ne lui apporte rien. Malgré une maison au look de palais, malgré les millions de dollars, Simmons vit merdiquement. Pourtant, un jour, tout risque de disparaître, Simmons apprenant qu’il est malade. Pourtant, il s’en sort. Et un soir, il découvre dans un cabaret Ira Wright, qui se produit en stand up comme beaucoup de jeunes auteurs qui se cherchent. Et pour écrire de nouveaux sketchs, Simmons décide d’engager Ira sans se douter que ce dernier va lui apporter bien plus que de l’inspiration scénique : il va le ressusciter !
Le monde décrit dans « Funny People », Judd Apatow le connaît bien, il le fréquente depuis tant d’années. Et là où on pourrait croire qu’il s’agit d’un portrait de comique à la Adam Sandler, il s’agit en fait plus d’une étude de l’univers des artistes comiques, célèbres et inconnus, bons et mauvais, retranscrite par quelqu’un qui évolue complètement dans ce milieu, à savoir Judd Apatow. Roi du stand up dès qu’il est invité sur un plateau d’une émission télévisée ou lors d’une « master class » (comme celle de la Fnac...), Apatow démontre le malaise qui est le propre de bien des comiques : drôle en apparence, mais clowns tristes et parfois aigris (Jerry Lewis...) au fond d’eux-mêmes. Mais Judd Apatow ne s’apitoie pas sur ces sorts : l’humour est humain, le reste ne dépend que de soi-même. C’est ce qui ressort de cette comédie douce-amère où Sandler donc brille de mille feux, et où Seth Rogen démontre un immense talent (présent même dans ses pires films comme « Pineapple express »), pour un résultat certes moins puissant que dans le génial « En cloque mode d’emploi » mais qui à la revoyure, risque de gagner de plus en plus en qualité. Un peu comme les meilleurs films du regretté John Hughes.

St. THIELLEMENT



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