SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
  Sommaire - Films -  S - Z -  Sunshine Cleaning (Id.)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Sunshine Cleaning (Id.) " de Christine Jeffs

 

Scénariste : Megan Holley
Avec : Amy Adams, Emily Blunt, Clifton Collins Jr., Steve Zahn, Alan Arkin.
Distribué par Surreal Distribution.
90 mn.
Sortie le 10 Juin 2009.
Note : 8/10.

A lui seul, le cinéma indépendant américain est un cas à part. Comprenez dans le sens où, à partir du moment où cette étiquette lui est collée, il est différent des grosses machines, différent des films à stars, différent tout simplement. Il est synonyme de petits films qui ne paient pas de mine mais qui procurent un plaisir cinématographique limite neuf. Très curieux. Normalement, il regroupe tous les genres mais quand il touche à un autre genre bien défini justement, style polar ou horreur, il perd ce premier statut. Ce qui signifierait que le cinéma indépendant américain se limite aux drames et gentilles petites comédies. Donc, récemment, dans le genre, on a eu « Little Miss Sunshine » qui cartonna, et de ce fait, si un film indépendant ayant eu un phénoménal succès possède au moins un nom qui se retrouve sur un petit nouveau, on le met bien en avant. Et donc, on y arrive, « Sunshine cleaning » a le même producteur que « Little Miss Sunshine ». Et même en trouvant sympathique l’histoire de la petite fille qui pousse la chansonnette, ce « Sunshine cleaning » tout en se révélant différent, lui est en plus, en tant que film indépendant US, bien supérieur qualitativement.
A Albuquerque (Nouveau-Mexique), Rose Lorkowski eut son heure de gloire au lycée où elle fut la reine des pom-pom girls de l’équipe locale. Aujourd’hui, Rose est femme de ménage et mère célibataire, ayant une sœur Norah qui vit toujours avec leur père. Un jour, on lui apprend qu’elle doit envoyer son fils dans une école privée. Ayant eu connaissance par son amant flic Mac ( !!!) du fric que gagnait les entreprises de nettoyage de scènes de crime (incluant meurtres et suicides, hein, Albuquerque n’étant pas non plus un point noir de la violence pour les States !), elle décide de tout plaquer et de monter avec sa sœur sa propre entreprise. Une décision qui va lui redonner un certain courage en même temps que l’opportunité de faire le ménage dans sa vie et de réaliser quelles sont les choses les plus importantes de son quotidien.
Et tout cela est très bien écrit, par petites touches drôles et émouvantes, nostalgiques, réalistes, le tout mené sur un petit tempo bien vivant et non monumentalement ennuyeux comme c’est souvent le cas dans ces productions indépendantes (voyez le monstrueux méga chiant « Rachel se marie » de Jonathan Demme qui veut se la jouer « Je retourne au cinéma indépendant »...). Le cadre est original, on ne connait pas trop Albuquerque au cinéma alors que le coin est magnifique (coincé entre désert et montagnes enneigées...), l’étude du quotidien de Rose est bien restitué, ses relations familiales ne sont jamais pesantes, et ce portrait de femme trouve ici une démonstration légère et très attachante, malgré tous les problèmes s’y rattachant. L’humour trouve une place bienvenue par le biais de cette nouvelle activité professionnelle qui aurait pu inversement plombé le film. Il n’en est rien, et cela rattaché au reste, servi en plus par un excellent casting (surtout Emily Blunt, belle fille qui prouve son grand talent après l’avoir vue en pétasse de bureau dans « Le diable s’habille en Prada » où elle écrasait déjà la future has-been avant l’heure Anne Hathaway) et une mise en scène légère et précise, donne à « Sunshine cleaning » son label d’excellent petit film indépendant américain.

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire