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  Sommaire - Films -  S - Z -  Terminator renaissance (Terminator Salvation)
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"Terminator renaissance (Terminator Salvation) " de McG

 

Avec : Christian Bale, Sam Worthington, Anton Yelchin, moon Bloodgood, Bryce Dallas Howard, Common, Helena Bonham Carter, Michael Ironside.
Distribué par Sony Pictures Releasing France.
108 mn.
Sortie le 3 Juin 2009.
Note : 8/10.

En 1986 existait alors le Festival du film Fantastique d’Avoriaz (aujourd’hui mort et remplacé par celui de Gérardmer pour celles et ceux qui viennent de sortir d’hibernation...) et j’ai toujours en mémoire une émission en direct animée par Michel Drucker depuis là-bas où en plein milieu d’interviews surgit sur le plateau Michel Blanc (invité ou jury, me souviens plus) qui dit seulement ça : « Je reste pas longtemps, je viens de voir le film le plus nul de la sélection, ça s’appelle « Terminator » ! »... Ouais, ça en dit long sur ses goûts. Bref, vingt trois ans plus tard, arrive aujourd’hui la troisième séquelle. Après un monumental « Terminator 2 : Judgment day » toujours signé James Cameron, après une sorte de remake inavoué, « Terminator 3 : le soulèvement des machines », remarquablement mis en scène et réalisé par l’excellent Jonathan Mostow, voici qu’arrive aujourd’hui celui qui depuis quelques mois cartonne via ses extraits (et son mini scandale avec la crise de nerfs de Christian Bale sur un technicien, l’aviez oublié celle-là, hein ?), celui qui se passe complètement dans ce futur apocalyptique où l’humanité est asservie par les machines en lutte contre des rebelles, celui où chaque image fait saliver le plus blasé des fans du genre, malgré le nom de McG (« Charlie et ses drôles de dames », un gars qui ne fait pas vraiment dans la dentelle, et pas dans le bon sens selon certains...), voici qu’arrive « Terminator renaissance ». Chef-d’œuvre total, révolution dans la science-fiction cinématographique ? Non. Mais en l’état, on peut y trouver largement son compte et en sortir en se disant qu’il manquait peu pour aboutir au monument.
En 2018, les humains ne contrôlent plus la planète. Elle est aux mains des puissants ordinateurs de Skynet et de toutes leurs machines de guerre exterminant toute opposition. John Connor (Christian Bale, qui commence vraiment à montrer ses limites...) est un chef de la résistance. Il fut certainement aussi le premier à savoir ce qui allait se passer avec une enfance marquée par l’apparition d’un cyborg, un Terminator, chargé de tuer sa mère pour l’empêcher de naître. Alors qu’il semblerait qu’un moyen ait été trouvé de défaire les machines, Connor se voit confronté à Marcus Wright, un homme se souvenant d’avoir été condamné à mort une dizaine d’années auparavant, avant l’Apocalypse. Marcus semble lié à Skynet tout en étant pourtant dans le camp rebelle. Connor va devoir lui faire confiance pour s’infiltrer au cœur même du réseau Skynet, afin de déclencher l’ultime offensive. Mais ce ne sera pas avant d’avoir découvert quel est le plan d’annihilation finale prévue par Skynet concernant ce qui reste de l’humanité.
Là où on s’attendait à des chiffres record lors de sa sortie américaine, « Terminator renaissance » s’est vu dépasser par la lourdingue comédie « la nuit au musée 2 » ! Après avoir vu le film, cela a quand même du mal à s’expliquer. Car même si « Terminator Renaissance » ne retrouve quasiment pas la portée prophétique et apocalyptique d’un « Terminator 2 » qui constitue quand même le summum du genre et donc de la franchise (que retrouvera quelque peu le troisième volet avec son final), cela ne constitue en soi qu’une petite partie des faiblesses du film. En fait, « Terminator Renaissance » met tout de suite les choses au point : c’est un gros film d’action dans un futur noir, une sorte de « Mad Max 2 » (auquel on songe souvent via certaines scènes) conjugué aux machines d’un « Terminator » voir d’un « Transformers ». De ce côté-là, ne soyons pas fine bouche, le spectacle est largement assuré. Reste la partie du scénario concernant l’avenir de l’humanité telle que James Cameron en a posé les bases. Et c’est là que résident les vraies faiblesses du scénario. Bon, disons le tout de suite, l’apparition tant attendue de Scharzenegger est limite ridicule, voire sans intérêt. Mais ce n’est pas ça qui pèche. Mais là où on attendait vraiment, encore une fois au vu des images vues sur le Net (un procédé qui se révèle donc à double tranchant, on se construit le film avant de le voir et parfois, ce n’est pas un bien...), un grand film de science-fiction certes bourré d’action mais en même temps nihiliste, pessimiste, fataliste comme le fut justement un « Mad Max 2 », « Terminator Renaissance » cède à une certaine facilité qui ne joue pas en sa faveur. Alors oui, tout y est, toutes les liaisons avec le passé de la franchise, les points de détails, la rencontre avec Kyle Reese, des choses comme ça. Mais qui ne sont pas d’une importance capitale. Et là où John Connor aurait dû être le fer de lance de l’histoire, c’est au travers d’un nouvel arrivant que « Terminator Renaissance » trouve son identité telle qu’elle devait être, celui de Marcus Wright (campé par un acteur australien quasi inconnu hier, on ne l’a vu qu’en redneck crétin embêtant Radha Mitchell avec son comparse avant de se faire chavirer et bouffer dans l’excellent « Rogue », acteur qui risque de devenir célèbre car outre « Terminator Renaissance », il est l’acteur principal du prochain James Cameron, « Avatar »...), le personnage le plus important et le plus riche du film. Mais bon, là où on n’attendait pas vraiment quelque chose de la part du clippeur fou McG, il s’en sort tout de même avec plus que les honneurs, et en l’état, ne boudons pas notre plaisir : ce n’est pas la perfection tant attendue, ce n’est pas le choc qui marquera le genre mais en l’état, « Terminator Renaissance » constitue quand même une excellente séquelle à ce qui débuta il y a vingt-trois ans par ce que Michel Blanc considérait comme étant « le film le plus vu au Festival d’Avoriaz 1986 » ! Pour mémoire, « Terminator » gagna le Grand Prix cette année-là.

St. THIELLEMENT



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